ou "Bel exemple de navigation dans les archipels"!
Nous avons quitte Providenciales le vendredi 15 fevrier vers midi pour
arriver a Mayaguana, 50 milles plus loin, le lendemain a la meme
heure... Vous allez dire "50 milles en 24 heures... Y sont-ils alles en
marche arriere ou quoi?" ou "il faudrait vraiment qu'ils enlevent toutes
ces huitres de leur coque..."
En fait non, mais comme en Bretagne ou Normandie, la navigation dans ces
archipels doit souvent se faire par etapes, car elle est soumise a bien
d'autres contraintes que la direction et la force du vent.
Il faut tenir compte:
1) tout d'abord des marees, car on rase tellement le corail, ou plus
generalement le fond, que 50cm supplementaires sous la coque ne sont pas
superflus dans les passes.
2) ensuite de la hauteur et direction du soleil, car il est
inenvisageable d'embouquer une passe parsemee de "patates" de corail
sans pouvoir s'aider de la couleur de l'eau. Bleu: OK. Vert: peu profond
mais ca passe. Brun: attention corail! etc... Cela necessite d'avoir le
soleil bien haut dans le ciel, et derriere soi. Des lunettes de soleil a
verres polarises aident bien aussi. Parfois les nuages font des blagues,
et viennent soudainement masquer cette tache suspecte que vous aviez
reperee dix secondes plus tot :-)
3) enfin, il faut aussi tenir compte du courant, relie aux marees, rendu
plus fort (Venturi) au niveau des hauts fonds.
En prenant en compte tout ceci, nous avons quitte le banc de Caiques un
peu avant midi, de facon a avoir pouvoir lire la couleur de l'eau et
profiter de la maree haute (peu de courant et beaucoup de profondeur).
Nous avons traverse jusqu'a Mayaguana, avons passe la nuit dans un
mouillage peu protege, mais sur lequel nous pouvions arriver "aux
instruments" sans danger. Puis, le lendemain, nous nous sommes mis en
route pour nous presenter a l'entree Est d'Abrahams Bay dans les
conditions les plus favorables.
C'est ca la navigation dans les archipels! Ca change de la transat en
tous cas :-)
Le mouillage d'Abrahams Bay, sur Mayaguana, sera notre refuge pour les
prochains jours car un "coup de Nord" arrive. A l'heure ou j'ecris ces
mots, il souffle entre 20 et 25 noeuds dans le mouillage et ca n'est que
le debut. On profitera de cette etape pour faire les formalites d'entree
aux Bahamas (350 US$, ouch!), bricoler, planifier notre remontee des
Bahamas, et nous reposer un peu, car, croyez-le ou non, enchainer les
navigations, les decouvertes, et toute la logistique que demande la vie
en bateau, ca fatigue son bonhomme. Notez qu'on ne vous demande pas de
nous plaindre ;-)
Malgre son entree un peu scabreuse, le mouillage d'Abrahams Bay est le
meilleur depuis longtemps:
- Protege de toutes parts, par la terre au Nord et une barre de corail
au Sud. Consequence: le bateau ne roule ou ne tangue quasiment pas.
- Fond de sable, dans lequel l'ancre accroche bien.
- Profondeur d'environ 2-3m et eau extremement claire, ce qui donne
l'impression que nous avons mouille l'Olonnois dans une piscine
olympique. Photo sous-marine des que possible.
- Deux belles raies d'environ un metre de "diametre", et de couleur
noire nous rendent visite des notre arrivee. Majestueuses, bien
qu'incontestablement moins sympa que les grosses tortues de "Provo".
- Super cotre aluminium de 16m, francais, mouille pas loin de nous. Beau
bebe!
Bonne semaine a tous.
T.
PS: notre seul lien avec le monde pendant les jours a venir sera l'email
via l'Iridium (...@lolonnois.net).
Affichage des articles dont le libellé est turks and caicos. Afficher tous les articles
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dimanche 17 février 2013
Providenciales, Turcs et Caiques
Providenciales est l'ile majeure en termes de population, economie,
etc... des Turcs et Caiques (TC).
La baie de Sapodilla, QG de l'Olonnois, se trouve au Sud de l'Ile. Les
formalites de douane/immigration effectuees (100 US$ pour une semaine,
350US$ pour plus...allez!), nous sommes partis explorer le reste de
l'ile. Chose tres aisee, car les routes sont parcourues sans relache par
des taxis pirates (sans license) qui klaxonnent en vous voyant marcher
au bord de la route. Il semble neanmoins que cette pratique, rapide et
bon marche, soit bien toleree car nous avons partage notre dernier taxi
"pirate" avec une grosse madame en uniforme de police...
En faisant du stop, nous avons aussi rencontre Wendy, une canadienne
qui, il y a douze ans, a quitte son pays natal pour le soleil de TC.
Elle y travaille maintenant, a la Chambre du Commerce. Selon ses dires,
le pays, pourtant zone hors taxe, ne parvient pas a attirer les
investisseurs. Raison principale: l'instabilite due a la corruption qui
gangrene l'organe politique, jusqu'au niveau du gouvernement. Le dernier
en date s'est fait ejecter, puis remplacer, par la terre mere
Royaume-Uni. Dixit Wendy, le pays en est au stade d'apprentissage de la
democratie, car il ne vit de facon organisee que depuis 30 ans.
Detail amusant lorsqu'on parcoure les routes: sur cette ile qui doit
faire trente km de long a tout casser, on denombre pas moins de 150
lieux de culte. Ce grand nombre provient d'une part du fait que beaucoup
de courants religieux soient presents sur l'ile. Cette forte diversite.
nous l'avons observee depuis notre arrivee dans les Caraibes. Mais cela
provient aussi du fait qu'ici, des divergences apparaissent tres souvent
au sein d'une meme communaute: le groupe de "dissidents" decide alors de
claquer la porte et de monter sa propre communaute... qui a forcement
besoin d'une eglise! Leurs noms ne sont pas toujours modestes. Par
exemple: "Le tabernacle de la foi"...
L'interieur de l'ile ne presente pas d'interet particulier: c'est tres
desertique et plat. Le "centre ville" de Provo n'est pas tres charmant,
tout se fait en voiture: retirer du liquide au distribanque se fait par
un "drive-through"... Les jolies choses se trouvent sur les cotes:
lagons, cote decoupees, magnifiques plages de sable blanc avec une eau
cristaline... Mais ces plages sont souvent bordees d'hotels certes
luxueux, mais d'architecture bien trop imposante pour un litoral si plat.
L'ile vit du tourisme. Le public est a 99% anglo-saxon, et tres aise.
Toute la nourriture est importee car rien ne pousse sur l'ile.
Consequence: les prix dans les restaurants et les supermarches sont tres
eleves. Au dela de la nourriture, tout est cher... les plongees en
bouteilles aussi, reputees magnifiques, mais malheureusement bien trop
onereuses pour nous.
Autant dire que Providenciales ne nous laissera pas un souvenir
imperrissable! Le temps de faire quelque courses et un plein d'eau
desalinisee, nous mettons les voiles direction les Bahamas. En esperant
y decouvrir des endroit plus sauvages et plus interessants!
etc... des Turcs et Caiques (TC).
La baie de Sapodilla, QG de l'Olonnois, se trouve au Sud de l'Ile. Les
formalites de douane/immigration effectuees (100 US$ pour une semaine,
350US$ pour plus...allez!), nous sommes partis explorer le reste de
l'ile. Chose tres aisee, car les routes sont parcourues sans relache par
des taxis pirates (sans license) qui klaxonnent en vous voyant marcher
au bord de la route. Il semble neanmoins que cette pratique, rapide et
bon marche, soit bien toleree car nous avons partage notre dernier taxi
"pirate" avec une grosse madame en uniforme de police...
En faisant du stop, nous avons aussi rencontre Wendy, une canadienne
qui, il y a douze ans, a quitte son pays natal pour le soleil de TC.
Elle y travaille maintenant, a la Chambre du Commerce. Selon ses dires,
le pays, pourtant zone hors taxe, ne parvient pas a attirer les
investisseurs. Raison principale: l'instabilite due a la corruption qui
gangrene l'organe politique, jusqu'au niveau du gouvernement. Le dernier
en date s'est fait ejecter, puis remplacer, par la terre mere
Royaume-Uni. Dixit Wendy, le pays en est au stade d'apprentissage de la
democratie, car il ne vit de facon organisee que depuis 30 ans.
Detail amusant lorsqu'on parcoure les routes: sur cette ile qui doit
faire trente km de long a tout casser, on denombre pas moins de 150
lieux de culte. Ce grand nombre provient d'une part du fait que beaucoup
de courants religieux soient presents sur l'ile. Cette forte diversite.
nous l'avons observee depuis notre arrivee dans les Caraibes. Mais cela
provient aussi du fait qu'ici, des divergences apparaissent tres souvent
au sein d'une meme communaute: le groupe de "dissidents" decide alors de
claquer la porte et de monter sa propre communaute... qui a forcement
besoin d'une eglise! Leurs noms ne sont pas toujours modestes. Par
exemple: "Le tabernacle de la foi"...
L'interieur de l'ile ne presente pas d'interet particulier: c'est tres
desertique et plat. Le "centre ville" de Provo n'est pas tres charmant,
tout se fait en voiture: retirer du liquide au distribanque se fait par
un "drive-through"... Les jolies choses se trouvent sur les cotes:
lagons, cote decoupees, magnifiques plages de sable blanc avec une eau
cristaline... Mais ces plages sont souvent bordees d'hotels certes
luxueux, mais d'architecture bien trop imposante pour un litoral si plat.
L'ile vit du tourisme. Le public est a 99% anglo-saxon, et tres aise.
Toute la nourriture est importee car rien ne pousse sur l'ile.
Consequence: les prix dans les restaurants et les supermarches sont tres
eleves. Au dela de la nourriture, tout est cher... les plongees en
bouteilles aussi, reputees magnifiques, mais malheureusement bien trop
onereuses pour nous.
Autant dire que Providenciales ne nous laissera pas un souvenir
imperrissable! Le temps de faire quelque courses et un plein d'eau
desalinisee, nous mettons les voiles direction les Bahamas. En esperant
y decouvrir des endroit plus sauvages et plus interessants!
mardi 12 février 2013
De St Barth aux "Turcs et Caiques".
Imaginez une chaine de montagne comme celle des Alpes. Bien escarpee,
avec des sommets dans les 4000m. Imaginez qu'elle comporte un plateau,
d'une bonne centaine de km de circonference, situe quasiment au meme
niveau que le sommet. Ca ne se voit pas souvent, mais imaginons. Ajoutez
maintenant beacoup d'eau salee. Quasiment a ras-bord, pour qu'elle
couvre de 3 metres en moyenne le grand plateau, mais laisse depasser les
sommets de la chaine d'environ 30m. Eh bien... bienvenue a l'archipel
des Turcs et Caiques!
Passer en avion au dessus de l'archipel doit etre impressionnant, tant
l'eau sombre des abysses doit contraster avec le bleu turquoise du
gigantesque lagon de Caiques. Arriver par la mer n'est pas moins
spectaculaire. Sans apercevoir aucun signe de vie terrestre, la
profondeur passe en quelques encablures de "bip bip" (aucun echo au
sondeur) a 30m, puis 20, 15, 10 et 5m. Parallelement, l'eau passe
brusquement du bleu sombre au bleu turquoise. Une vrai sensation
d'atterissage en avion: sortez le train et les volets, on atterrit sur
le haut fond!
Ca passe. L'eau exceptionnellement transparente nous donne litteralement
l'impression de survoler le corail qui borde le banc de sable, a quatre
ou cinq metres sous la coque. Sachant que notre avion ne peut pas
vraiment choisir son altitude, on serre les fesses en esperant que le
jardinier ait bien taille les haies qui bordent la piste.
Un homme a l'avant, un homme a la barre (ou une femme en l'occurence).
On se parle via VHF car le vent souffle. Progresser sur le banc de
Caiques demande de naviguer a vue car la carte indique "Unsurveyed" sur
la majeure partie du banc. 10 milles, un dauphin et une grosse tortue
plus tard, nous mouillons dans 2m d'eau dans la baie de Sapodilla. Elle
se trouve au sud de l'ile la plus importante de Turcs et Caiques:
Providenciales, Provo pour les intimes.
La navigation depuis St Barth a ete assez variee. On a pu aerer toute la
garde robe: de "GV avec 1 ris et grand spi", "GV 2 ris et trinquette"
quand un anticyclone nous a gratifie d'un bon 35 noeuds et d'une mer
hachee avec des creux de 3 metres. Mais l'Olonnois a tenu bon, comme
d'habitude. On aura quand meme a reussi a deboulonner la bome du vis de
mulet alors que la GV etait afallee, et la bome bloquee par la balancine
et l'ecoute de GV... Et on aura casse le point de fixation de la
balancine en bout de bome (clairement sous-echantillonne!). Mais tout
ceci n'est que broutille :-)
Il est 17h heure locale. Apres 5 jours de navigation dans des zones pas
toujours simples, il est bon d'arriver. Une petite boite de "Confit de
foie de volaille au morilles" et un ptit verre de Saumur plus tard,
Marie commence sa nuit, pendant que je vous ecris. Je ne ferai pas de
vieux os non plus!
Allez, salut tout le monde. Nous on va voir si les plongees a Turcs et
Caiques sont dignes de leur reputation :-)
T.
avec des sommets dans les 4000m. Imaginez qu'elle comporte un plateau,
d'une bonne centaine de km de circonference, situe quasiment au meme
niveau que le sommet. Ca ne se voit pas souvent, mais imaginons. Ajoutez
maintenant beacoup d'eau salee. Quasiment a ras-bord, pour qu'elle
couvre de 3 metres en moyenne le grand plateau, mais laisse depasser les
sommets de la chaine d'environ 30m. Eh bien... bienvenue a l'archipel
des Turcs et Caiques!
Passer en avion au dessus de l'archipel doit etre impressionnant, tant
l'eau sombre des abysses doit contraster avec le bleu turquoise du
gigantesque lagon de Caiques. Arriver par la mer n'est pas moins
spectaculaire. Sans apercevoir aucun signe de vie terrestre, la
profondeur passe en quelques encablures de "bip bip" (aucun echo au
sondeur) a 30m, puis 20, 15, 10 et 5m. Parallelement, l'eau passe
brusquement du bleu sombre au bleu turquoise. Une vrai sensation
d'atterissage en avion: sortez le train et les volets, on atterrit sur
le haut fond!
Ca passe. L'eau exceptionnellement transparente nous donne litteralement
l'impression de survoler le corail qui borde le banc de sable, a quatre
ou cinq metres sous la coque. Sachant que notre avion ne peut pas
vraiment choisir son altitude, on serre les fesses en esperant que le
jardinier ait bien taille les haies qui bordent la piste.
Un homme a l'avant, un homme a la barre (ou une femme en l'occurence).
On se parle via VHF car le vent souffle. Progresser sur le banc de
Caiques demande de naviguer a vue car la carte indique "Unsurveyed" sur
la majeure partie du banc. 10 milles, un dauphin et une grosse tortue
plus tard, nous mouillons dans 2m d'eau dans la baie de Sapodilla. Elle
se trouve au sud de l'ile la plus importante de Turcs et Caiques:
Providenciales, Provo pour les intimes.
La navigation depuis St Barth a ete assez variee. On a pu aerer toute la
garde robe: de "GV avec 1 ris et grand spi", "GV 2 ris et trinquette"
quand un anticyclone nous a gratifie d'un bon 35 noeuds et d'une mer
hachee avec des creux de 3 metres. Mais l'Olonnois a tenu bon, comme
d'habitude. On aura quand meme a reussi a deboulonner la bome du vis de
mulet alors que la GV etait afallee, et la bome bloquee par la balancine
et l'ecoute de GV... Et on aura casse le point de fixation de la
balancine en bout de bome (clairement sous-echantillonne!). Mais tout
ceci n'est que broutille :-)
Il est 17h heure locale. Apres 5 jours de navigation dans des zones pas
toujours simples, il est bon d'arriver. Une petite boite de "Confit de
foie de volaille au morilles" et un ptit verre de Saumur plus tard,
Marie commence sa nuit, pendant que je vous ecris. Je ne ferai pas de
vieux os non plus!
Allez, salut tout le monde. Nous on va voir si les plongees a Turcs et
Caiques sont dignes de leur reputation :-)
T.
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