dimanche 30 juin 2013

Observing photogenic puffins

(puffin = macareux in French)





Happy inukshuk restorers. With Francine and Neil (from Neil's yard).

samedi 29 juin 2013

Un gateau au chocolat pour faire patienter les impatients


Lance Cove

... et impatients nous le sommes! Impatients de finalement reprendre la mer et ce rythme si special qui caracterise toutes les grandes traversees, impatients de quitter ce petit port dont nous avons fait le tour depuis bien longtemps, impatients surtout de revoir Jenn, Eric, Clarisse et Thomas, et puis impatients quand meme de retrouver l'Europe apres tous ces mois d'absence! 

Mais la meteo en aura decide autrement... Apres une semaine d'attente, on avait repere une premiere fenetre meteo possible pour un depart vers l'Islande ce matin. Malheureusement, la fenetre s'est referme. A la meteo d'hier matin, un coup de vent a pres de 30 noeuds sur les gribs s'est declare pour dimanche, quasiment a la sortie de la baie. Comme ca, a froid, juste au depart. Apres bien des arrachages de cheveux sur les fichiers meteo (qui changent parfois du tout au tout toutes les 6h) et beaucoup de questions/discussions, on a finalement decide de repousser le depart de quelques jours... on croise maintenant les doigts pour pouvoir partir en debut de semaine prochaine... affaire a suivre!
 
En attendant, on se repose, on bichonne le bateau, on se promene, je cuisine, on discute avec les locaux (toujours aussi gentils!), on va boire le the chez "Neil's yard", notre QG pour les jours de pluie, on decortique les fichiers meteo, on lit toujours beaucoup... bref, on vit au rythme tranquille d'un equipage en stand-by meteo!


Gateau au chocolat et au sarrasin
   
Ca fait maintenant plusieurs semaines que j'ai envie de partager avec vous une recette de gateau au chocolat et au sarrasin... comme quoi, ca a du bon d'avoir du temps tranquille au port! Si vous avez un petit moment ce week-end, vraiment, je recommande!
(D'apres une recette de Beatrice Peltre dans son livre "La tartine gourmande, recipes for an inspired life").

100g de bon chocolat de cuisine
100g de beurre
4 gros oeufs ou 5 petits
100g de sucre blond de canne
1 pincee de sel
1 cuillere a cafe d'extrait de vanille
35g de farine de sarrasin
30g de poudre d'amande

Prechauffer le four a 180 degres. Faire fondre le beurre avec le chocolat au bain-marie, en remuant de temps en temps, jusqu'a obtenir une consistance lisse.
Battre les oeufs avec le sucre et le sel jusqu'a ce que le melange blanchisse et double de volume. Incorporer l'extrait de vanille puis le melange de beurre et de chocolat. Ajouter finalement la farine de sarrasin et la poudre d'amande et melanger doucement.

Verser la pate dans un moule a gateau beurre et farine et cuire au four environ 30 minutes. A la sortie du four, attendre 5 minutes avant de demouler et deguster ensuite a temperature ambiante.



mercredi 26 juin 2013

Bonavista




L'eclair luit et le tonnerre gronde sur Bonavista.

Après quelques jours de beau temps, dont nous avons profite pour nous balader et bricoler sur le bateau, la pluie est de retour et le pont se fait rincer abondamment.

Chose heureuse: apres nos travaux d'hier, tous nos hublots sont parfaitement étanches. Ca n'était pas arrivé depuis longtemps!

Une fenetre meteo  pour partir sur l'Islande pointe le bout de son nez. Affaire a suivre. Salut a tous!

lundi 24 juin 2013

Trinity - Bonavista


Cap Bonavista

Le depart de Trinity fut matinal. Au programme: arrondir le Cap de Bonavista oriente vers le Nord Est, pour rallier la  bourgade du meme nom, de l'autre cote.

La mer etait assez agitee au depart. La baie de Trinite s'etend sur 50 milles le long d'un axe SW-NE, et laisse au vent de SW (dominant) le loisir de fabriquer une jolie houle, qui vient s'herisser sur le haut-fond des Skerries, situe juste avant le cap.

Heureusement, une bonne brise etait la pour nous aider. Le bateau stabilise a 6-7 noeuds, quatre bords de grand largue plus tard, nous etions au niveau du cap.

Sous son vent, mer calme. Et chose surprenante:  un air doux, rechauffe par la terre, vint faire tomber les polaires, bonnets et gants! Pour la premiere fois depuis les Bahamas!

La fin de la navigation se fera au louvoyage, contre vent et courant de surface, avec des bords de "pres oceanique" a 60 degres de la route directe. Le seul defaut de notre plan de voilure se situe exactement a ce regime (louvoyage dans 20 noeuds reels), quand GV+trinquette ne nous donne pas assez de puissance, et que GV+genois entier nous en donne trop. Il faut alors fonctionner avec la trinquette et le genois partiellement enroule. Le profil, alors assez mediocre, ne nous permet pas de remonter le vent aussi pres que nous le voudrions. A chaque bateau ses defauts!

Belle lumiere sur le port de Bona Vista

Port de Bonavista

Arrivee dans le joli port de Bonavista. Pour une fois n'etions pas l'unique voilier. Des polonais, en partance pour le Groenland (des qu'ils auront trouve un prefiltre a gasoil) nous tiennent compagnie au ponton.

Bonavista a une importance historique. Ce port fut le point d'atterissage de Giovanni Caboto, Venitien qui en 1497 (aux alentours de cette periode de l'annee) fut le "premier" a mettre le pied sur le continent Nord-Americain. Certes, les vikings etaient passes par la depuis plusieurs centaines d'annes, mais c'est de lui dont on se souvient.

Comme son copain Christophe Colomb, il cherchait une route pour aller aux Indes. Sa strategie etait de passer par le Nord, car faire le tour de la terre dans les hautes latitudes est moins long que par l'Equateur. Pas bete, Giovanni!

Giovanni Caboto est connu sous le non de John Cabot, car son expedition etait soutenue par Henri VII d'Angleterre. C'est aussi lui qui donne son nom au Cabot Trail que nous avons parcouru en Nouvelle Ecosse, ainsi qu'a plein d'autres choses dont son friands les touristes :-)

Cotes Est du Cap Bonavista


Une constante de cette region, avec la beaute sauvage des paysages, est la sympathie des habitants. Alors que nous revenions d'une balade, nous voila invites a boire un cafe chez un papi qui s'ennuyait devant chez lui. Alors que nous regardions ce qui se produisait au theatre local, nous voila invites a visiter le theatre, la salle de projection, le restaurant avoisinant, etc... Pas de chichis, les gens sont directs comme en Norvege, mais moins reticents a engager la conversation avec le touriste.

La peche au cabillaud a longtemps ete l'activite economique principale de Bonavista. Sauf que l'on a tellement surpeche que les reserves de cabillaud sont maintenant anneanties. La population de Bonavista a diminue d'un tiers, et c'est vers la peche au crabe (et au touriste) que ceux qui restent s'orientent.

Bonne semaine a tous! T.
 

Carnet de recettes

En plus de nous emmener decouvrir de supers coins et de nous permettre de belles rencontres, cette annee m'aura donne l'occasion de passer un peu plus de temps que d'ordinaire a cuisiner, de decouvrir plein de nouveaux ingredients et d'appprendre a faire avec le contenu des placards... tout ca pour le plus grand plaisir de Thomas, gouteur/testeur toujours aussi enthousiaste!

Depuis quelques mois, j'ai commence a rassembler les recettes qui nous plaisaient le plus et a ecrire plein de petits conseils pour les "cuisiniers au long cours". Le principe a ete de classer les recettes suivant leur ingredient principal puisque c'est comme ca que je raisonne lorsque je cuisine en bateau; tous les matins je fais le tour des fruits et legumes frais et je decide suivant leur etat de maturite quel sera l'elu du jour.
Via ces petites recettes, j'ai eu aussi envie de partager notre experience, de raconter notre voyage... et j'en ai trouve des choses a dire! 

Encouragee par Thomas, je publie aujourd'hui le tout debut de ce qui sera peut-etre un grand projet pour le retour. Vous trouverez donc en lien un premier jet des recettes a l'avocat et aux carottes. Tous les commentaires, remarques, propositions seront les bienvenus!

Cliquez ici pour telecharger le document (16Mo, donc ca peut prendre un peu de temps)

Bonne lecture!

Marie

samedi 22 juin 2013

On a tondu les moutons, et file la laine'o!

C'est le quart d'heure housekeeping...

Comme le faisait delicatement remarquer Doudou, en un an de navigation, il est de temps en temps necessaire de s'offrir une coupe de cheveux. Marie teste les coiffeurs locaux (Cap Vert, Mawtinik, Portland), quant au capitaine, il fait confiance a la capitaine pour tailler dans la bouclette. Chose qu'elle fait tres bien, dans toutes les conditions, au mouillage comme sous genakker et pilote (si si!).

Donc aujourd'hui, on a tondu le mouton, et il faut dire que le salon de coiffure avait de la gueule.

Vue du salon

La coiffeuse en action

Bon week-end tout le monde!

vendredi 21 juin 2013

Hiking Trinity's heights

Waking up in the morning. Having a coffee. Finding out that there is some blue sky out there! Let's walk up the hill!

Trinity seen from the North-West

South-West arm

Aren't those ones supposed to bloom in May??

A picture for Grand-Ma

Our playground!

jeudi 20 juin 2013

Traversee de Trinity Bay

Bay de Verde head

Nous avons quitte le charmant village de Bay de Verde et arrondi la pointe du meme nom dans la matinee de Mercredi.

Le vent soufflant du Sud-Ouest, nous n'avions pas grand chose pour gonfler nos voiles derriere les falaises. Mais c'etait sans compter l'adage local qui dit "Si tu n'aimes pas le temps qu'il fait, alors attends cinq minutes". En effet, un bon 15-20 noeuds de travers accueille notre arrivee sur Trinity Bay. La formule magique alors, ca n'est ni "abracadabra", ni "hokus pokus", mais "GV1ris-trinquette-genois-en-mode-yankee". Et la, magie, on file a plus de 6 noeuds dans la houle, droit au but, et sans peine.

Le barreur fait le zouave
 A part la meteo, qui decidement s'assure de l'hydratation permanente de notre peau, Terre-Neuve est vraiment belle. Gigantesques falaises, forets, rivieres, cascades, zozieaux divers et varies. D'autant plus sauvage et decoupe que l'on progresse vers le Nord-Ouest (baies de Bonavista et Notre-Dame).

Nous attendons maintenant avec impatience de voir notre premier iceberg.

Maison solitaire a Trinity

Terre-Neuve, l'autre pays de la brume

Nous souffrons de l'affluence des plaisanciers, qui rend les manoeuvres de port difficiles
Bonne fin de semaine a tous!

mercredi 19 juin 2013

mardi 18 juin 2013

Crossing Conception Bay

Western part of Bell Island
We spent the week-end in Long Pond, home of the Royal Newfoundland Yacht Club, one of the few marinas in Newfoundland. We indeed needed all a marina can offer: a diesel dock, fresh water to fill our tanks, laundry, and especially ... a good shower. It was good to see that the club was very active: the boats were getting ready for the (very short) season!

We also got to know very nice people: Caroline, working for the Canadian Research Council (a very similar job to mine in Norway actually), and Pierre who owns a coffee import company. We had fun, and we must thank them for their warm welcome. And generosity!:  l'Olonnois is now loaded with several pounds of excellent coffee. It will help for the long night watches on our way home :-)
 
Bye bye Long Pond!

Today we set sails at around noon in the direction of Bay of Verde. In other words, we went "down" (that was actually North) and crossed Conception Bay. Despite the 40knots that were blowing on Sunday, the sea was flat. The wind was just perfect, which allowed us to fly our big spinnaker for most of the way.


Important detail: for some instants, we measured a temperature of 20.7 degrees C :-)

Impressive Bell Island

samedi 15 juin 2013

Saint John's, et navigation vers Long Pond

Entree -bien gardee- du port de St John's

En regardant rapidement, St John's de Terre-Neuve a des petits airs de Stavanger en Norvege; un port en plein centre-ville remplis de "supply-boats" (bateaux de ravitaillement des platformes petrolieres) et sur le terre-plein devant les quais, de grands silos verticaux-reserves de carburant, des bateaux de survie et autres containers, des tuyaux de forage, des gens en combinaison-casque-chaussures de securite... En y regardant de plus pres, les gens ne parlent pas norvegien mais un anglais avec un lourd accent "de la campagne", disent bonjour et sourient dans la rue, et les supply-boats cotoient toute une flotille de bateaux de peche...

 
(Ca c'est pour les collegues!) Notre voisin de ponton, un des bateaux de survie de la plateforme Hibernia (ci-dessous).

Hibernia. Concue par les Francais de chez Doris Engineering, elle est capable de resiter a l'impact d'un iceberg. Capable, en theorie, car grace aux patrouilleurs qui gravitent autour de la plateforme, et tirent et poussent les gros glacons pour eviter les impacts, ca n'est jamais arrive.

Comme a Stavanger, les petites rues du centre-ville sont remplies de charmantes boutiques, de restaurants et de petits parcs sympathiques,  bref, une ville dynamique dans laquelle il fait bon se promener par un apres-midi ensoleille. Et a quelques kilometres seulement au nord de la ville, une magnifique promenade sur les hauteurs du fjord, avec vue imprenable sur l'ensemble de la ville et sur la cote aux alentours. Tres agreable sous le beau soleil de cette journee de juin!

Ballade vers Signal Hill

Le seul point noir de cette escale, le ponton flottant mis a la disposition des plaisanciers et tres expose au vent et a la houle d'Est qui rentre directement dans le fjord... Apres une mauvaise nuit ou l'Olonnois tangue et tire sur ses amarres, on a donc decide de lever le camp a l'aube jeudi dernier, a la recherche d'un meilleur mouillage pour laisser passer le coup de vent d'Est prevu pour la fin de journee. Direction donc l'une des seules marinas de la cote Est de Terre-Neuve, le Royal Newfoundland Yacht Club, situe a Long Pond dans la "Conception bay".

L'ete arrive bientot!!


Une navigation d'une quarantaine de milles plutot fraiche (entre 5 et 7 degres au thermometre) et dans des vents tres variables en direction et en force - un petit 5 nds au depart et jusqu'a 35 noeuds dans le goulet entre la cote et "Bell Island" - mais magnifique. Le plus beau: le passage du Cap St Francis au nord de la peninsule d'Avalon avec baleine et fous de Bassan; et la vue imprenable sur les rochers de Bell Island a 7 noeuds sous GV seule avec 2 ris.

C'est sous un petit crachin qu'on est entre dans le port en milieu d'apres-midi; personne a la VHF et personne sur les pontons, encore une fois on est un peu tot dans la saison :-)

L'Olonnois est maintenant paisiblement amarre au ponton de cette charmante marina et l'equipage se repose, fait des rencontres, profite de la quietude de ces journees sans stress et bricole tranquillement (sous la pluie!). Le depart est prevu pour lundi matin, juste apres le fort coup de vent de Sud-Ouest prevu pour demain dans la journee.

Bon week-end a vous tous et a bientot!

vendredi 14 juin 2013

Relations dans un equipage

 Passage interessant (et tres vrai) que l'on peut lire sur le blog du bateau Loick
Équipage rime avec sauvage
Encore une chose que l’on perçoit lorsque l’on navigue un peu longtemps, les rapports humains changent. Je ne parle pas de l’aspect “L’enfer c’est les autres” si souvent évoqué en bateau. Au contraire. Je m’aperçois que Caroline et moi changeons de relations en mer. À terre, nous sommes un couple banal, ensemble depuis 14 ans. Nous nous aimons avec nos hauts et nos bas, nos agacements, nos ravissements. En mer, nos liens deviennent plus organiques, plus tribaux, plus originels. L’attachement à l’autre devient plus instinctif, plus animal. Je crois que cela est dû à l’environnant et au fractionnement du sommeil. Le grand singe qui est en nous perçoit l’imminence possible du danger, et si l’on n’est pas trop exalté, notre conscience fait de même. Peut-être qu’en nous aventurant délibérément dans un univers “hostile”, où le sommeil doit rester léger, nous réveillons des vigilances et des attachements viscéraux au groupe dont la vie moderne à terre nous a coupées. Quelle que soit la raison, cette petite finesse raffermit les liens entre les équipiers. La mer fait passer de l’équipe à l’équipage. Mon équipage. Quand j’entends ce mot qui rime avec sauvage, j’entends battre le cœur de ma tribu.
 Extrait de Mon bateau, ma tribu, 7 juin 2013.

jeudi 13 juin 2013

Building an anchor watch

It's not only Marie who has many good recipes, I do as well! Here is how to bake an "anchor watch", which is a small device telling you, when you are anchoring, that your anchor has lost grip and that your boat starts drifting.

In other words, this device wakes you at night with a horrible sound if the boat drifts out of the circle whose centre is your anchor, and whose radius is roughly the length of chain you have been pulling out. Having such a device makes us sleep much better (especially Marie, with a factor 2 she says) since we know that we'll be warned if something goes wrong.

Ingredients:
- our hoover's batteries (or any 12V source of power, your boat batteries for instance),
- a cheap car GPS antenna with USB plug
- a couple of small electronic components: one NPN transistor, one 12V buzzer, one 1kOhm resistor
- the magic ingredient: a Raspberry Pi, a small computer of the size of a cigarette package, a that costs only $35

Recipe:
- The Raspberry Pi receives the position of the boat through the GPS antenna, and calculates the distance to the anchor (specified) using a simplified version of the Haversine formula for small distances. It deduces if the boat has drifted or not.
- If she did, the voltage of one of the GPIO pins (simple electronic interface of the Raspberry Pi), goes from 0V to 3.3V. And that's where the NPN transistor lets the current pass through the buzzer and...
- BEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEP. Wake up and put your boots on sailor, it's time for some action!

Picture of the final product (well, that's a prototype, OK?)

"Chuck Norris approved" during the night of June 9th 2013, in a 35knots gale!

mercredi 12 juin 2013

En navigation vers St John's, Terre-Neuve

On sera finalement restes 3 nuits a Little St Lawrence, le temps de laisser passer un fort coup de vent d'Est qui nous aura bien secoue (et mouille!) dans la nuit de samedi a dimanche... il faisait vraiment meilleur etre a l'ancre dans ces conditions!

Depart hier midi de notre petit mouillage bien protege et sous le soleil s'il-vous-plait! Le vent, un peu mou au debut, forcit dans l'apres-midi et on se retrouve rapidement a naviguer a 6-7 noeuds dans une vingtaine de noeuds d'un bon vent portant. Ca fait bien plaisir de sentir l'Olonnois tout content, naviguer de nouveau sous voiles! La mer devient vite formee et il faut rester a la barre pour soulager le pilote - et nos bagues de safran qui commencent deja a reprendre du jeu. En fin d'apres-midi, le vent est monte a 25 noeuds et on commence a se demander si c'est bien raisonnable de passer le Cap Race (pointe Sud-Est de Terre-Neuve) dans ces conditions. Le coin est en effet tristement repute pour ses conditions difficiles lorsque le vent s'oppose au courant sur les hauts-fonds qui bordent la terre. On retourne la question dans tous les sens mais impossible de trouver un mouillage qui soit bien abrite de ce fort vent de SE et dans lequel on puisse entrer de nuit. Qu'a cela ne tienne, ce n'est pas un peu de mer qui nous faire peur, on decide de continuer!

Les dieux de la meteo avaient decide qu'ils ne seraient pas avec nous pour cette navigation et par cette nuit sans lune, un brouillard dense se leve avec la tombee du jour; il fait tres noir et on ne voit meme pas la cote qu'on longe pourtant a moins de 2 milles. La derniere carte des glaces consultee (ce qui date quand meme de notre depart de St Pierre) indique la presence d'icebergs derivants au large du Cap Race; la prudence s'impose donc, et surtout l'utilisation de notre fidele compagnon, Omar le radar! On passera finalement la nuit a la barre, bien emmitoufles dans moultes polaires et pulls en laine, il faut dire qu'il fait tout juste 5 degres dans le cockpit et le taux d'humidite avoisine probablement les 200% (si tant est que ce soit possible!).

Quand Thomas se leve a 3h du matin, on empanne pour arrondir le cap. Le vent a bien baisse et on decide de s'appuyer au moteur pour passer la mer haute et tres courte, caracteristique des phenomenes de vent contre courant. C'est finalement un peu secoues, mais sans plus de difficulte qu'on passe double le cap en fin de nuit, une bonne chose de faite!

Quand je prend mon quart a 6h, je trouve un Thomas frigorifie mais souriant; le jour se leve, la brume diminue rapidement et le soleil apparait, une belle facon m'acceuillir apres ces 2 petites heures de sommeil, toujours trop courtes. Maintenant que la mer est bien calmee, je laisse Maverick faire son travail et je profite de la serenite de ce debut de journee pour monter lire dans cockpit (bien emmitouflee quand meme!). Quand quelques minutes plus tard je leve le nez de mon bouquin pour verifier la route, j'apercois un jet de baleine. Chouette, de la visite! C'est finalement un veritable ballet que me feront ces mastodondes, a quelques dizaines de metres seulement du bateau. Et vas-y que je te  montre la queue, le dos, la nageoire dorsale, la tete meme, et puis un petit jet par-ci par-la, avant de me dire longuement au revoir de leur nageoire caudale, comme je les laisse dans le sillage, impressionnant! En quelques minutes, toute la fatigue cumulee de la nuit a la barre et le stress de la veille dans le brouillard est oublie, quel beau moment!!

Le salut de la baleine (nageoire caudale)!

On est maintenant au moteur dans de tres petits airs et on lutte contre le courant du Labrador pour rejoindre le port de St John's (la capitale de Terre-Neuve) ou on devrait arriver juste avant la nuit, croisons les doigts! On s'y arretera surement quelques jours pour se reposer, faire les formalites de douane et visiter le coin; on a par exemple entendu parle d'un sentier des douaniers qui serait magnifique par une belle journee ensoleille! Affaire a suivre...

Bateau d'exploration sismique X-bow a l'entree de St John's (les specialistes apprecieront!)
Baie de St John's


dimanche 9 juin 2013

Conseil de guerre

Salut tout le monde.

Partis vendredi a l'aube, notre periple vers St John's s'est arrete
apres 40 milles nautiques car meme si 15 noeuds de portant s'etaient
annonces a la fete, les deux tiers ne sont pas venus... Un peu leger
pour faire 200 milles!

Nous decidons donc d'explorer la cote sud de Terre-Neuve. L'abri pour la
nuit fut choisi avec soin car une depression bien creuse etait prevue
pour le week-end, avec des vents de 30 noeuds sur les fichiers meteo.

En effet, le mouillage bien protege de Little St Lawrence, nous a permis
de passer une nuit tranquille, mais sifflante, avec 35 noeuds de vent
d'Est. Au moment ou je vous ecris, la queue de la depression passe, et
l'anemo ne monte plus qu'a 25 noeuds du Nord dans les rafales. On tient
le bon bout :-)

La meteo dans ce coin est encore tres capricieuse (tout ou rien), et
cela nous a conduit a prendre une difficile decision. On laisse tomber
le Groenland. Plusieurs raisons:
- On nous a beaucoup parle de la cote Nord-Est de Terre-Neuve, la Baie
de Notre-Dame entre autres. On y verra moultes baleines et notre lot
d'icebergs. Dommage de passer au large a toute vitesse.
- Cette cote offre un bon point de depart pour l'Islande: courants et
vents plus favorables que depuis le Cap Farewell (pointe sud du
Groenland), toute la cote est equidistante de l'Islande donc propice
pour se lancer, ou que l'on soit, des que la meteo le permet, sans nous
restreindre a un endroit precis.
- on a des copains a voir en Islande :-) et plus personne qui nous
attend au Groenland
- arriver dans les temps pour voir les copains en Islande nous laisse
environ 10 jours de visite au Groenland (si la meteo est bonne), ce
qu'on trouve un peu leger pour 700 milles de route supplementaire et des
fenetres meteo tres etroites au niveau du Cap Farewell.

Bref, meme si on sait qu'on va le regretter, on fait le choix de moins
de stress et plus de plaisir pour la fin du voyage.

Voilou, c'etaient les dernieres nouvelles de l'Olonnois. Bonne fin de
week-end a tous!

mercredi 5 juin 2013

Saint-Pierre (France!)

Saint-Pierre

Nous voila donc a Saint-Pierre depuis quelques jours. Nous hesitions a nous y arreter, mais finalement aucun regret car c'est une super escale. Non non, pas seulement parce que la boulangerie-patisserie est a deux pas du port, et qu'on trouve de la mousse de canard et de la Leffe au supermarche! Meme si ca, ca fait toujours plaisir...

Nous sommes arrives samedi en fin d'apres midi, sous un temps tres correct. Surtout si l'on compare aux journees de dimanche, lundi et mardi ou la visibilite devait etre de l'ordre de 100m. Les autochtones le disent: "C'est tres souvent brumeux, mais on s'y habitue. Et quand vient le soleil, alors le vent arrive!". En effet, la journee d'aujourd'hui est magnifique, et il souffle ses 25 bons noeuds dans le port.

l'Olonnois et Isatis, qui veillent sur une ribambelle d'Optimists

Nous avons pour voisins de ponton deux voiliers d'environ 15m qui partent pour le passage du Nord-Ouest dans quelques semaines. Un voilier en alu, qui a deja bourlingue en Patagonie et en Antartique, et un autre, en sandwich-au-kevlar, qui a deja visite le Spitzberg. Beaux bateaux, skippers sympas, et discussions passionnantes (pour nous en tous cas) sur ces regions hors des sentiers battus.

L'archipel est tres propice a la rando. Surtout Miquelon, qui fait 200km2, contre les 26km2 de Saint-Pierre. Et nous sommes donc partis explorer l'interieur du pays. La vegetation rappelle tres fort la Norvege, avec ses foret boreales, tourbieres et etangs dans lesquels on trouve des truites!







La population d'envion 6000 habitants est concentree principalement dans la ville de St-Pierre. Les maisons y sont tres colorees; "ce sont nos anti-depresseurs" qu'on nous a dit! Petits commerces, eglise qui sonne comme a la maison, gens charmants, c'est pas si mal ici. Seul point negatif qu'on a trouve: trop de voitures pour une si petite ile.








Depart iminent sur Terre-Neuve qui ne se trouve qu'a quelques milles au Nord! Bonne fin de semaine a tous.