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mardi 7 mai 2013

Une journee a la ferme

Kim, Anna et Finn posent avec nous 3


C'est a Georgetown aux Bahamas qu'on avait rencontre le beau Midwatch et son sympathique equipage; souvenez-vous. Apres une joyeuse soiree animee par les multiples recits des enfants (Anna et Finn) et les partages interessants avec les parents, on s'etait quitte en se disant qu'on se retrouverai d'abord dans le Maine, ou ils habitent, et puis ensuite en Norvege, ou ils devraient arriver en juillet prochain. 

Apres avoir acceuilli le Doudou samedi soir, on est donc parti tous les 3 en train dimanche matin, en direction d'Exeter, New Hamphire. Super acceuil dans cette famille de fermiers, proprietaires de grandes terres ou sont toujours cultives mais et potiron en saison. Je me suis aussi prise a rever devant le poulailler - un jour moi aussi, je recolterai des oeufs frais chaque matin :-)

Apres avoir salue toute la famille reunie pour le repas dominical, il a ete l'heure de passer a la salle a manger. Une bonne dizaine de plats nous attendaient alors sagement poses au centre de la table; de la dinde, de l'agneau, du potiron, de la puree de patate, des carottes, du gratin d'epinard, une salade verte, des haricots sauce tomate... chaque plat qui arrivait devant moi parait encore meilleur que le precedent, un vrai festin! Et puis c'etait sans compter les 5 differents desserts qui sont venus cloturer en beaute ce repas gargantuesque. Nous sommes rentres au bateau, repus et heureux de ces bons moments partages dans le quotidien d'une famille americaine. 

Apres une bonne nuit de sommeil - Doudou est enchante par le super duvet en plume, merci philippe! - et un petit passage par le fuel dock, on a quitte Boston ce matin. Comme on s'eloignait de la ville, un joli rayon de soleil est venu eclairer les grattes-ciel du centre-ville, un bel au revoir pour une super escale... c'est sur que si on a l'occasion, on reviendra! 
 Aujourd'hui, navigation tranquille dans des petits airs, a slalomer entre des centaines de casiers. Le soleil a pas mal joue a cache-cache avec les nuages et il faisait tout de meme un peu frais. On est arrive a Gloucester vers 15h et on est aussitot reparti avec la petite grosse a la decouverte de ce charmant petit bout de terre. Une cote decoupee, des rochers noirs recouverts d'algues... on se croirait presque en Bretagne! 

Apres un petit arret obligatoire par la brasserie locale et par la "eatery" voisine pour deguster un bon burger, on est maintenant de retour au bateau. Thomas et Doudou regardent les photos du debut du voyage, c'est super de se rappeler tous ces bons moments, qui sont finalement deja un peu loin dans nos memoires! Tout a nos souvenirs, il ne me reste plus qu'a vous souhaiter une bonne journee! 

A bientot!

jeudi 21 mars 2013

Bien arrives aux US of the A!


Salut tout le monde!

Juste un ptit mot pour vous dire que nous sommes bien arrives a Southport, en Caroline du Nord! Jetez un coup d'oeil sur http://trip.lolonnois.net/ pour decouvrir ou cela ce trouve ;-)

La navigation fut usante. Je dirais deuxieme ex-aqueo de notre voyage en terme de difficulte. Moins dure que la traversee de la Mer du Nord (souvenez-vous), et a egalite avec notre "retour de transat" vers le cap vert, quand nous avions casse notre secteur de barre. Rien de casse cette fois, heureusement, mais des conditions tres difficiles: 3 forts et longs coups de vents en 5 jours de navigation, avec tres peu de temps pour se reposer entre chacun.

On aura battu notre record de vitesse de vent, avec un petit 40 noeuds de derriere les fagots.



"Portrait du Gulf Stream" (hommage a l'excellent livre d'E. Orsena sur le theme!)
 
Le gulf stream tant attendu nous a certes aide sur certaines portions du parcours (jusqu'a 2 noeuds de courant favorable), mais il aura aussi apporte son lot d'inconvenients. Premierement, la veine de courants favorable est bordee de petites veines de contre-courant, de tourbillons, etc... ce qui fait qu'a quelques milles du tapis roulant, on se retrouvait avec presque un noeud de courant contraire. Il a donc fallu la jouer fine! Deuxiemement, le courant fort, c'est bien...sauf lorsque les vagues lui sont opposees (ca me rappelle le boulot tout ca...). Ca n'a bien sur pas loupe, un "Norther" arriva, et nous nous retrouvames a tirer des bords dans une mer hachee au possible. La proue du navire tapait dans les vagues: "plantages de pieu" violents, bruyants et stressants a vivre a l'interieur.  Pour se rassurer, on pensait a l'echantillonnage des nombreux raidisseurs alu qui parsement notre coque. Et on disait merci a Alubat de fabriquer des coffres forts flottant!

"Pourquoi vous etre mis dans une situation vent contre courant??" nous dites-vous! Eh bien la meteo ma bonne dame: celle prise avant le depart s'est averee tres a cote de la plaque, et nous ne pouvions pas obtenir de nouvelle, car notre credit Iridium est depasse (bravo le captain...)

Bref, un peu dur, mais la traversee a eu aussi son lot de bonnes surprises. Entre le deuxieme et le troisieme coup de vent, nous accueillames a bord 4 oiseaux "de terre" qui ont du se faire emporter au large par la tempete. Deux moineaux, et deux autres specimens que l'on vous laisse reconnaitre, car nous sommes d'ignares ornithologues.

Le ptit nerveux qui cherchait a tout prix a rentrer au chaud dans le carre.

...et le gros pas malin, qui s'avancait, en crabe, vers son morceau de pain au rythme d'un 1 pas par minute, comme si de rien n'etait....
On retiendra que les oiseaux n'ont pas le pied marins, et aucune vision strategique a long terme, car ils ont tous quitte le bord apres quelques heures de secouage, doutant vraissemblablement que cette drole d'ile qui bouge allait leur apporter un destin digne de ce nom.

Car tel Zorro, l'Olonnois a fini par arriver...

Alors que la nuit est encore noire, nous embouquons le chenal d'entree vers Southport. Nous frolons la collision avec une barriere flottante non signalisee positionnee plusieurs encablures derriere un dragueur. Dragueur que nous avons contacte par trois fois a la radio pour nous informer de comment le depasser. Aucune reponse. Et c'est de justesse que evitons de faire une belle bosse voire pire... (passer de 5 noeuds a zero en en temps tres court secoue fort le greement)

Nous sommes alors presque au bout de nos emotions fortes. Reste un mouillage douteux, pour attendre le jour et l'ouverture des marina: au bord du canal sur lequel foncent ferries et cargos dans deux noeuds de courant et 25 noeuds de vent, Dieu seul (ou Allah ou Vichnou) sait comment l'ancre a pris au deuxieme essai, vu la conviction avec laquelle elle avait derape au premier. Nous nous offrons une petite heure de repos avant que le jour ne se leve, et faisons notre vraie entree sur le sol americain dans la Southport Marina.

Manoeuvre impecable (il faut le mentionner!) et nous voila parques. Prochaine etape: contacter la "Border Control and Protection" pour nous declarer. Et la, tout se passe comme dans un reve, alors que nous nous redoutions au pire. Joint au telephone, l'Officier Miller se deplace de Wilmington (une trentaine de km), monte a bord, fait les papiers, et repart. Il nous faxera notre permis de croisiere a la marina. Le tout avec le sourire. Nous qui avions entendu parler d'inspections completes du bateau par des gens antipathiques, nous voila bien surpris! Si on avait su, on n'aurait pas mange nos cuisses de canard confites a 7h du matin dans la peur de se les faire saisir par le "Department of Agriculture" quelques heures plus tard!

Il est maintenant 14h heures locales. L'Olonnois va prendre une bonne douche d'eau douce, son captain aussi, pendant que la captaine se dirige doucement vers son lit pour une sieste reparatrice.

A bientot tout le monde!
T.

jeudi 14 mars 2013

Bahamas...suite et fin!

Salut tout le monde!

Les deux dernieres semaines ont ete bien remplies, avec la visite de Julie et Neil a bord, la decouverte d'Elbow Cay et de Hope Town, et la preparation du bateau pour la remontee vers le Nord. Bref, nous avons consacre tres (trop) peu de temps pour vous donner des nouvelles, et nous en sommes desoles! Mais voici un long resume pour nous rattraper.

Neil et Julie, nos invites, ont bien apprecie leur sejour! Une semaine hors du temps, et surtout du mauvais temps parisien. Nous avons commence par passer quelques jours dans le coin de Marsh Harbour, qui n'est pas particulierement excitant pour des touristes. Impossible, par exemple de trouver une jolie plage qui ne soit pas estampillee d'un "Private Property", "Keep Out" ou autre "Do not trespass". On s'approche du royaume de la propriete privee, et on songe a la Norvege, ou il est constitutionnellement interdit d'interdire l'acces a la nature... Marsh Harbour a, en revanche, le merite d'offrir sa panoplie de bons petits restos ou l'on peut deguster les specialites locales ou americaines: club sandwiches a trois etages (triple-decker), ou autres gigaburgers... Le tout en s'echangeant toutes les choses que l'on n'a pas pu se dire depuis 8 mois! Et il y en avait.

Apres avoir laisse a nos apprentis-marins le temps de s'installer a bord, nous mettons le cap sur Elbow Cay. Quelques heures de navigation pendant lesquels ils decouvrent l'eau transparente de la region, et apprennent les rudiments de la navigation a la voile: reglage des voiles, "loffer", "abattre", regles de priorites entre bateaux... Neil s'est meme adonne a un exercice difficile: barrer au vent arriere (pas le droit de trop abattre), avec des cailloux au vent du bateau (pas le droit de top loffer). Champion du monde!!

Nous jetons l'ancre en face de la pointe sud d'Elbow Cay, une (grosse) caille situee entree l'Ocean Atlantique et la Mer d'Abacos. La meteo assez capricieuse  rend le voyage en annexe un peu houleux. Arrives a la pointe sud de l'ile, nous nous promenons sur une plage magnifique, bordee de paletuviers. Nous allons de banc de sable en banc de sable avec de l'eau, chaude, jusqu'au molet. Nous explorons le coin jusqu'a nous rendre compte que nous avons debarque dans une "communaute" privee. Encore une!

Nous en sortons, et empruntons la route principale en direction d'Hope Town, le village situe a 5km tout au nord d'Elbow Cay. La route est parcourue de voiturettes, un peu similaires a celles que l'on peut voir sur les terrains de golf. L'une d'entre elle, pilotee par un "local" (qui vit aussi a New York et Londres, et parle un tres bon Francais), nous offre de nous conduire a Hope Town, "a condition que la voiturette puisse y arriver" chargee comme elle est. Ces sympathiques habitants nous racontent que l'ouragan Sandy a emporte le toit de leur maison...et a errode "leur plage". A chacun ses problemes! :-)

Hope Town est une jolie bourgade posee autour d'une baie envahie par les bateaux de plaisance. C'est la premiere ville vraiment charmante que l'on decouvre aux Bahamas. Elle fut un bastion des royalistes, fuyant les revolutionnaires, pendant la guerre d'independance americaine. Les maisons sont peintes de couleurs pastelles, on y trouve un museee. Tout est calme. On visite un des derniers phares opere par l'homme et carburant au kerosene. Le principe- prechauffage, compression par pompage, puis allumage- est le meme que les rechauds Primus que nous utilisons en Norvege. C'est juste un peu plus grand! Apres une bonne marche de 7km, le retour a l'Olonnois en annexe se fait bien plus calmement que l'aller. Et la journee se finit au bateau, a bouquiner.


Le lendemain matin, alors que nous discutons du planning de la journee, j'entend un bruit anormal. Je sors sur le pont, et ne tarde pas a me rendre compte que notre ancre a chasse, soulevant dans l'eau un nuage de sable argileux. La cause: le vent qui a tourne brusquement de 90 degres, et un sol trop dur dans lequel l'ancre n'a pas pu bien s'accrocher. Il est temps de partir, car le bateau a derive tres vite, et nous sommes proches de la cote. Tout ceci se passe a maree basse, periode critique pour la navigation vu le peu de fond. Mais nous finissons par trouver un endroit plus hospitalier avec un fond sableux bien vaseux dans lequel notre ancre disparait vite. Ouf. C'est la premiere fois que notre ancre derape en 8 mois de voyage, et l'experience n'est pas des plus agreables! ("Et si nous avions ete a terre?")

Lundi, veille du depart de Neil et Julie, nous remettons le cap sur Marsh Harbour. Les conditions de navigation sont exceptionnelles. Vent de travers a portant de 15 noeuds, les temperatures sont remontees, et l'eau est toujours aussi belle. Neil regle les voiles comme un pro, pendant que Julie, specialiste en dynamique de l'atmosphere, bouquinne le livre "Meteo et Strategie" de J.Y. Bernot. On tient un sacre equipage!

Le depart de nos amis nous laisse un peu tristounets, car meme si nous avons profite a fond de ces moments ensemble, c'est toujours un peu court! Mais les occupations ne manquent heureusement pas. Je passe la journee de Mercredi sous le bateau pour nettoyer la coque et les appendices qui n'ont jamais ete aussi poilus. Notre peinture anti-fouling commence serieusement a perdre de son efficacite, et ceci combine a la temperature de l'eau, fait que nous hebergeons des algues de toutes sortes. Pendant ce temps, Marie revoit l'etancheite et les joints des hublots et du capot de descente. Mieux vaut avoir un bateau sec pour les navigations fraiches qui nous attendent!

Ce matin, Jeudi, Marie fini les joints silicone et polyurethane, pendant que je vous ecris, et remplis le formulaire en ligne pour avertir les USA de notre arrive. Le hic c'est que nous ne savons pas encore si nous allons nous arreter a Beaufort, au Sud du Cap Hatteras, ou pousser directement jusqu'a la region de New York. Tout depend de la meteo.

En tous cas, le prochain article sera probablement poste depuis l'Ocean Atlantique!
 
Voila pour les dernieres nouvelles de l'Olonnois. Over and out. A vous la Terre!

++T.

"Welcome to the Bahamas! Coconuts, pinapples in the Bahamas!"

Dure la vie... (credit photo: Julie C.)

Concentre le Neil...

Le phare d'Hope Town (credit photo: Julie C.)

La baie d'Hope Town (credit photo: Julie C.)

Vagues impressionnantes sur la cote atlantique d'Elbow Cay (credit photo: Julie C.)

On apprecie la gastronomie locale (credit photo: Julie C.)

dimanche 3 mars 2013

Paranormal activity

25 fevrier 2013 Georgetown, Bahamas. Une bouteille mi-remplie de jus de cranberry nous explose dans les mains au moment de l'ouverture...

Certes, ceci peut probablement s'expliquer par des considerations physico-chimiques.

Mais peu de temps apres, nous observons un autre phenomene, difficilement explicable, mais que nous avons pu photographier.





Nous avons juge plus prudent de lever l'ancre pour quitter la zone.

samedi 2 mars 2013

Navigation dans la baie de Marsh Harbour

Nous sommes maintenant en chemin vers Marsh Harbour. Il fait gris et
frais ce matin et pour la premiere fois depuis des mois, on a ressorti
les vestes de quart. Un petit crachin digne du celebre crachin breton
nous accompagne depuis qu'on a lache notre bouee a Little Harbour. Bon,
mais ne nous plaignons quand meme pas trop, il fait encore 20 degres sur
les Bahamas!

Aujourd'hui les roles sont inverses, Thomas est dehors a faire marcher
le bateau (sous la pluie!) et je suis a l'interieur a la navigation...
gentleman le capt'ain :-)! Une journee de navigation dans les canaux de
la baie de Marsh Harbor nous attend. 20 miles a jouer au rase-cailloux
pour rejoindre la fine fleur de la plaisance americaine et canadienne,
qui parait-il, se rassemble tous les hivers a Marsh Harbour.

La navigation dans la baie n'est pas facile, on y trouve une alternance
de petites iles, de bancs de sable et de patates de corail. Le marquage
des chenaux par des bouees indiquees sur notre carte, n'est pas visible
en realite. Nous supposons que les bouees ont ete emportees par un
precedent cyclone et jamais remplacees.
Plusieurs routes s'offrent a nous dans ce dedale de hauts fonds. Nous
choisissons la plus courte, qui est aussi la moins profonde. L'Olonnois
sera finalement le seul bateau a s'engager dans la passe entre Elbow Cay
et Lubbers Quarter, tous les autres choisirons de faire le tour...
petits joueurs :-) Bon, il faut quand meme avouer qu'avec 1.3m au
sondeur a l'endroit le moins profond, on a stresse un peu. Mais ca passe
sans encombre et on pousse meme le vice a prendre un raccourci entre
deux iles, histoire d'emmerger juste en face de Marsh Harbour. Et puis
finalement, le "risque" valait largement la chandelle, on a decouvert
des petits coins peu frequentes et super jolis. J'espere que nous aurons
l'occasion de venir y mouiller la semaine prochaine avec Neil et Julie!

Marsh Harbour est la troisieme plus grande ville des Bahamas. D'apres
notre guide, on y trouve tout en terme d'approvisionnement que ce soit
pour la cambuse ou pour le bateau lui-meme. Il y a meme, parait-il,
quelques bons restaurants...
A part ca, on a de quoi s'occuper d'ici l'arrivee de Neil et Julie mardi
prochain: un peu de bricolage, bien sur, il faut revoir l'etancheite des
hublots du carre avant de prendre la route vers le nord; un peu de
planification, il faut qu'on se trouve une marina pas trop chere a New
York ou dans les environs; il y a aussi les traditionnels pleins de
nourriture fraiche, d'eau, de gazoil et les lessives. En plus de tout
ca, il va nous falloir trouver du gaz, i.e. faire re-remplir nos
bouteilles butagaz ou changer notre systeme pour l'adapter aux
bouteilles americaines. Et puis, au milieu de tout ca, on espere bien
trouver un peu de temps pour partir a la decouverte de l'ile, de ses
habitants et de sa gastronomie!

Il faudra aussi compter avec quelques jours de gros temps au tout debut
de la semaine prochaine. Esperons pour nos invites que ca se calmera vite!

On vous souhaite a tous un excellent week-end!

Little Harbour, Great Abacos, Bahamas

Une petite crique bien protegee, une passe tres peu profonde pour y acceder (1m a maree basse), une flopee de deriveurs acier et alu, un bar sur la plage et sa specialite "le blaster" (cocktail au rhum et aux fruits, hummm!), quelques bouees pour s'ancrer a 50m de la plage... on est bien arrive a Little Harbour!







mardi 26 février 2013

Vol de nuit

La nuit est calme. La lune est pleine, et son eclat n'est attenue par
aucun nuage. L'Olonnois glisse sur l'eau a plus de 6 noeuds. La mer,
plate il y a une heure encore, s'agite un peu: une houle d'Est arrive
sur notre travers maintenant que Long Island ne nous protege plus. Mais
comme le bateau est bien toile, - grand voile 1 ris et genois entier, il
reste stable et agreable a vivre.

Un "vol de nuit" dans ces conditions c'est idyllique... et rare.

Nous avons quitte Georgetown en fin d'apres midi, avec la maree haute.
Cette escale aura fait remonter les Bahamas dans notre estime. Non pas
que la ville soit tres interessante, mais elle a son petit charme.
Stocking Island, au large de Georgetown est tres jolie aussi. Et la
quantite incroyable de bateaux au mouillage favorise les rencontres.

Justement, hier, nous revenions d'une super ballade sur la cote de
Stocking Island ouverte sur l'ocean: plage de sable blanc et fin comme
de la farine; petites "piscines" d'eau transparente crees par le
corail... Bref!, en revenant de cette magnifique ballade, nous faisons
la rencontre de Kim et Bob, un couple avec deux enfants, croisant sur un
Hallberg Rassy de 35 pieds. "C'est vous qui etes sur le bateau
norvegien? On va mettre le cap sur l'Europe, et on espere visiter la
Norvege en Aout". Sachant qu'ils sont originaires du Maine, super region
du Nord-Est des USA qui se trouve sur notre route, il semblerait que
nous ayons des choses a nous dire et des tuyaux a echanger! Les-dits
tuyaux furent echanges autour d'un bon diner, et on s'est donne
rendez-vous dans le Maine fin Avril et, a Trondheim fin Aout!

Plus generalement, c'est incroyable de penser a la quantite de
rencontres que l'on a faites (et que l'on va encore faire!) pendant ce
voyage. Autant de personnes aux origines differentes, et aux occupations
terriennes diametralement opposees. Mais ce qui relie tout ce beau petit
monde, c'est de savoir que l'autre n'est pas foncierement different :-)
Lui aussi il a choisi de parcourir des distances invraissemblables, a
12km/h certes, mais a la force de ses ptits bras et du vent. Et lui
aussi est devenu un peu plus humble quand ce jour la, la mer a decide
qu'elle ne l'aimait pas! Bref, du telescopage improbable a terre, mais
des valeurs communes et une complicite plus facile en mer. La grande
question est de savoir si ces amities liees en mer perdurent a terre, ou
si nos differences reprennent le dessus. Mais pour ca... on verra plus tard.

Nous voila en tous cas en route pour Marsh Harbour, sur l'ile d'Abacos,
au Nord des Bahamas. La meteo se degrade sacrement en fin de semaine, et
nous voudrions etre arrives dans cette zone avant ca. On profite de
notre derniere "longue" navigation dans les eaux chaudes, car la
prochaine (Marsh Harbour - New York, via le Cap Hatteras) sera surement
plus vivifiante!

Allez, bonne semaine tout le monde!
T.

dimanche 24 février 2013

Devinette

Mais quel est cet animal? :-)


samedi 23 février 2013

Pictures from Georgetown, Bahamas


Looking back

Looking forward

Looking aside

George town, Great Exuma, Bahamas

Apres une quarantaine d'heures d'une navigation tranquille, on est
arrive cette nuit dans le mouillage de George town a Great Exuma. La
navigation depuis Abrahams bay s'est faite au portant, alternant largue
et vent arriere pour contourner les iles des Plana Cays, de Crooked et
Acklins, de Rum Cay et puis finalement de Long Island. Quelques
manoeuvres donc, d'empannage, de tangonnage et de de-tangonnage du
genois, Thomas est maintenant un vrai equilibriste de la plage avant!

Comme pour toutes les iles des Bahamas, l'entree de Great Exuma est
protegee par un reef (barriere de corail) et meme plusieurs. L'avantage
est que le mouillage est tres bien protege de la houle du large, le
desavantage est que la navigation pour entrer est d'autant plus
difficile que le bateau a un fort tirant d'eau. Pour ca, l'Olonnois est
le bateau ideal. Il conserve un faible tirant d'eau meme si, la pompe
hydraulique et le verin de remontee du safran etant casses, la pelle est
maintenant bloquee en position basse. Apres l'avoir contacte le
fabriquant nous dit que cette pompe n'est plus fabriquee depuis de
nombreuses annees et qu'il n'est pas possible de la reparer... mais il
nous a envoye un joli devis pour le remplacement...

C'est vers minuit hier soir qu'on s'est presente devant la passe, les 6
"waypoints" d'entree dument enregistres sur la carte electronique. Coup
de chance, c'est presque la pleine lune et on voit bien le relief des
iles, coup de pas de chance, on a 25 noeuds de vent pile dans la face et
le petit moteur de l'Olonnois peine a nous propulser contre le clapot et
le vent. Thomas est a l'interieur, sur l'ordinateur, pour me guider
precisement sur la route a suivre. Je suis a la barre, avec les cartes
electroniques dans une main, la VHF dans l'autre (pour pouvoir
communiquer avec Thomas), un oeil sur le compas et l'autre sur les
environs pour essayer de localiser cette barriere de corail dont Thomas
me parle ou cette bouee qui devrait etre juste sur notre tribord...
C'est sur qu'entrer de jour doit etre plus facile!! Mais tout se passe
bien et apres une heure et demi d'effort, on est mouille avec une
centaine d'autres bateaux sous le vent de Stocking Island, de l'autre
cote du canal par rapport a George town. Une tisane pour se rechauffer
et une part de gateau aux pommes, et dodo, on est tous les deux claques.

Au reveil ce matin, grand soleil sur le mouillage. Ce qu'on avait
identifie hier comme une foret de mats est en effet un maillage dense de
bateaux mouilles les uns a cote des autres... ca nous change de Abrahams
bay! D'apres notre guide, beaucoup de bateaux americans et canadiens
viennent ici chercher le soleil pendant les mois les plus froids et puis
repartent au debut de l'ete. George town devient alors le point de
rendez-vous de tous ces navigateurs qui fuient le froid et la grisaille.

Pour nous l'escale sera courte, de l'eau, un plein de produits frais, un
petit coup d'internet et peut-etre une lessive... Si tout va bien, on
repartira demain ou apres-demain vers les Exuma Cays, un chapelet d'iles
qui s'etend vers le Nord-Ouest jusqu'a Eleuthera et ensuite Great Abaco
ou l'on retrouvera Neil et Julie debut mars.

On vous souhaite un tres bon week-end, bises ensoleillees!

mercredi 20 février 2013

Escale gastronomique et meteorologique a Abrahams Bay

Apres 48h d'un coup de tabac bien soutenu, le vent s'est enfin calme sur
Mayaguana et l'Olonnois a retrouve sa quietude habituelle. L'eau de
notre lagon apres avoir ete blanche d'ecume est de nouveau de ce beau
bleu turquoise et le ciel s'est un peu eclairci. Bref, il va bientot
etre possible de repartir! Demain ou apres-demain, nous mettrons le cap
vers George's town sur l'ile de Great Exuma, quelques 180 miles au
nord-ouest de notre position actuelle. En attendant, on peaufine le
planning des prochaines semaines, on lit, je cuisine un peu, on regarde
des films, j'apprend doucement le yoga, sans oublier la session de nage
palme-masque-tuba quotidienne histoire de faire quand meme marcher nos
muscles... bref, la vie tranquille d'un equipage en stand-by meteo dans
le fin fond des Bahamas!

Il faut dire que depuis 3 jours que nous sommes a Abrahams bay, je n'ai
toujours pas mis pied a terre. Le vent qui a souffle a plus de 30 noeuds
rendait tout debarquement tres humide et j'ai prefere reste bien au
chaud sur le bateau. Et puis notre guide stipulait bien qu'il n'y a
finalement pas grand chose a voir sur cette ile de ... km2 et de
seulement 260 habitants. Dans la rubrique "things to do in Mayaguana" on
peut en effet lire "finish that good book you have been meaning to
read"... ca veut tout dire :-)
Thomas, arme de sa veste de quart et d'une bonne ecope, a quand meme
debarque hier matin pour faire les formalites d'entree aux Bahamas.

On s'est aussi pris a rever, le temps d'une soiree, sur l'Alliage 53 de
nos voisins de mouillage. Depuis quelques annees, Gerard et Marie
passent l'hiver francais au soleil des Caraibes et l'ete en metropole.
Des Grenadines a Cuba, ils ont explore l'arc antillais a leur rythme et
racontent avec plaisir leurs experiences. Une soiree qui nous donne bien
des envies et des idees pour "plus tard"!

Et pour finir, je vous conseille cette recette de crackers noisette et
thym inspiree du livre "Chocolat&zucchini" de Clotilde Dusoulier, un delice!

Pour une vingtaine d'"allumettes":
120g de farine
60g de beurre bien froid decoupe en petits cubes
45 de cheddar fraichement rape (et oui, le cheddar c'est tout ce qu'on
trouve dans ces contrees :-), mais du gruyere ou mieux, du parmesan,
fera tres bien l'affaire!)
90g de noisettes grillees a sec et grossierement hachees
2 cuilleres a cafe de thym
1 cuillere a cafe de fleur de sel
1 oeuf
Un peu de lait ou un jaune d'oeuf detendu avec 2 cuilleres a soupe d'eau
pour dorer la pate

Travailler la farine avec le beurre jusqu'a obtenir une texture sablee.
Ajouter alors les noisettes, le fromage, le thym et le sel. Melanger.
Incorporer l'oeuf a la fourchette puis petrir la pate jusqu'a ce qu'elle
forme une belle boule. Envelopper de film alimentaire et reserver au
frais pour 30 minutes au moins.
Abaisser la pate sur le plan de travail farine jusqu'a obtenir un
rectangle d'environ 8cm de large et 0.5cm d'epaisseur. Dorer la pate
avec le lait ou le jaune d'oeuf. Decouper le rectangle de pate en bandes
d'environ 1cm de large. Placer les crackers sur une plaque a patisserie
et cuire 13 a 16 minutes a 180 degrees (thermostat 6) dans le four
prechauffe.

Bon appetit!

dimanche 17 février 2013

De Providenciales, Turcs et Caiques, vers Mayaguana, Bahamas.

ou "Bel exemple de navigation dans les archipels"!

Nous avons quitte Providenciales le vendredi 15 fevrier vers midi pour
arriver a Mayaguana, 50 milles plus loin, le lendemain a la meme
heure... Vous allez dire "50 milles en 24 heures... Y sont-ils alles en
marche arriere ou quoi?" ou "il faudrait vraiment qu'ils enlevent toutes
ces huitres de leur coque..."

En fait non, mais comme en Bretagne ou Normandie, la navigation dans ces
archipels doit souvent se faire par etapes, car elle est soumise a bien
d'autres contraintes que la direction et la force du vent.

Il faut tenir compte:

1) tout d'abord des marees, car on rase tellement le corail, ou plus
generalement le fond, que 50cm supplementaires sous la coque ne sont pas
superflus dans les passes.

2) ensuite de la hauteur et direction du soleil, car il est
inenvisageable d'embouquer une passe parsemee de "patates" de corail
sans pouvoir s'aider de la couleur de l'eau. Bleu: OK. Vert: peu profond
mais ca passe. Brun: attention corail! etc... Cela necessite d'avoir le
soleil bien haut dans le ciel, et derriere soi. Des lunettes de soleil a
verres polarises aident bien aussi. Parfois les nuages font des blagues,
et viennent soudainement masquer cette tache suspecte que vous aviez
reperee dix secondes plus tot :-)

3) enfin, il faut aussi tenir compte du courant, relie aux marees, rendu
plus fort (Venturi) au niveau des hauts fonds.

En prenant en compte tout ceci, nous avons quitte le banc de Caiques un
peu avant midi, de facon a avoir pouvoir lire la couleur de l'eau et
profiter de la maree haute (peu de courant et beaucoup de profondeur).
Nous avons traverse jusqu'a Mayaguana, avons passe la nuit dans un
mouillage peu protege, mais sur lequel nous pouvions arriver "aux
instruments" sans danger. Puis, le lendemain, nous nous sommes mis en
route pour nous presenter a l'entree Est d'Abrahams Bay dans les
conditions les plus favorables.

C'est ca la navigation dans les archipels! Ca change de la transat en
tous cas :-)

Le mouillage d'Abrahams Bay, sur Mayaguana, sera notre refuge pour les
prochains jours car un "coup de Nord" arrive. A l'heure ou j'ecris ces
mots, il souffle entre 20 et 25 noeuds dans le mouillage et ca n'est que
le debut. On profitera de cette etape pour faire les formalites d'entree
aux Bahamas (350 US$, ouch!), bricoler, planifier notre remontee des
Bahamas, et nous reposer un peu, car, croyez-le ou non, enchainer les
navigations, les decouvertes, et toute la logistique que demande la vie
en bateau, ca fatigue son bonhomme. Notez qu'on ne vous demande pas de
nous plaindre ;-)

Malgre son entree un peu scabreuse, le mouillage d'Abrahams Bay est le
meilleur depuis longtemps:
- Protege de toutes parts, par la terre au Nord et une barre de corail
au Sud. Consequence: le bateau ne roule ou ne tangue quasiment pas.
- Fond de sable, dans lequel l'ancre accroche bien.
- Profondeur d'environ 2-3m et eau extremement claire, ce qui donne
l'impression que nous avons mouille l'Olonnois dans une piscine
olympique. Photo sous-marine des que possible.
- Deux belles raies d'environ un metre de "diametre", et de couleur
noire nous rendent visite des notre arrivee. Majestueuses, bien
qu'incontestablement moins sympa que les grosses tortues de "Provo".
- Super cotre aluminium de 16m, francais, mouille pas loin de nous. Beau
bebe!

Bonne semaine a tous.
T.

PS: notre seul lien avec le monde pendant les jours a venir sera l'email
via l'Iridium (...@lolonnois.net).