vendredi 29 juillet 2011

L'Ecosse, avant la grande traversée.

Après notre petit arrêt à Lowestoft, nous voilà partis pour une longue
remontée des côtes Est anglaises, passant au large des villes de
Kingston upon Hull (où a sévi Guij!) et Newcastle. Une navigation de
presque 300 milles nautiques, à savoir 550 km. Le plan initial était de
relacher au niveau de Hartelpool ou de Sunderland, au Nord de
l'Angleterre. Mais le bateau et l'équipage allant très bien, nous avons
décidé de faire Lowestoft-Eyemouth d'une traite. Eyemouth est une petit
ville de pécheurs un peu au sud du "Firth of Forth", le golfe abritant
Edimbourg. La décision de s'arrêter à Eyemouth plutot qu'à Édimbourg
repose principalement sur la flemme de faire plus de distance que
nécessaire (entrée/sortie du golfe). Le port d'Eyemouth a un certain
charme: l'arrivée, très mal indiquée, au milieu des rochers donne la
petite poussée d'adrénaline finale qui fait qu'on est content de mettre
pied à terre. Les trois phoques-vigies qui nous accueillent au port sont
aussi assez surprenants. Quant au "Harbour Master", c'est un bon vieux
pêcheur de la vieille, qui revient tout juste de vacances dans le Gers,
et nous fait des petites réductions par ci par là "for you my friends".
Petit port donc, pas plus d'une dizaine de bateaux de plaisance,
sanitaires propres, pas de douane. On recommande :-)
La croisière le long des côtes Est anglaises n'est pas vraiment
recommandable elle. Cote plate et inintéressante, multiples bancs de
sables mouvants, et qui demandent donc une veille constante du sondeur.
Les dizaines de plateformes pétrolières et autres "supply ships",
éclairés comme des sapins de Noel, rompent certes la monotonie de la
nuit, mais nous obligent à virer et revirer pour passer à bonne
distance. Et il y a vraiment peu de ports où s'arrêter en cas de pépin.
Quelques bonnes surprises néanmoins: des phoques qui nous suivent et
dont on voit la tête qui dépasse 100m dans le sillage du bateau. Des
pêches fructueuses: 7 maquereaux que Marie nous a transformé en
rillettes illico presto, ou cuit au four. Trop bon! Avec l'arrivée dans
les eaux ecossaises, la cote devient plus charmante: plus hachée, plus
verte, avec beaucoup plus de choses à voir: phares, forts, chateaux,
comme dans l'Ile Noire de Tintin.
Sinon, le système de quarts que nous avons adopté a bien marché, puisque
nous sommes arrivés relativement frais à Eyemouth. Deux heures à la
manoeuvre/navigation, deux heures à la barre, et quatre heures de dodo.
Ce qui fait quand meme 12h de dodo par jour! (en théorie)
Le bateau tient admirablement bien le coup, même s'il a un peu dégusté
dans des mers pas toujours faciles jusqu'à maintenant. Nous profitons de
l'escale pour rerégler le gréement, et bricoler un peu. Je vous écrit
ces lignes depuis le train qui nous emmêne à Edimbourg, où nous allons
nous dégourdir les yeux, les jambes, et faire un peu de shopping pour le
bateau et l'équipage.
Éloïse arrive ce soir, Doudou nous quitte après avoir fait du super bon
boulot. Départ prévu demain pour le grand rutch vers Haugesund. See you
au pays du brunost!

lundi 25 juillet 2011

Lowestoft

Après une courte étape à Boulogne pour changer d'équipiers et grapiller quelques heures de sommeil, nous voici maintenant de l'autre coté de la manche, chez nos amis anglais. L'arrivée dans ce petit port tranquille s'est faite de nuit vers 4h du matin après presque 24h de navigation.


L'étape depuis Boulogne a principalement été marquée par le passsage du rail des cargos dans la Manche... un peu de stress, mais tout s'est finalement très bien passé. L'AIS (Automatic Identification System) nous a permis de suivre le passage des cargos tout autour de nous et d'anticiper les routes de collision. Le “rail” comme on appelle cette route maritime étroite et très frequentée est un des pires cauchemards des marins naviguants en Manche. Les cargos, lancés a pleine vitesse, n'ont en effet pas la manoeuvrabilité pour éviter un petit voilier et, sans électronique, il est difficile pour le petit voilier de prévoir les routes et vitesses des différents cargos. Mais comme dit, pour nous, tout c'est bien passé et avec un bon vent pour nous soutenir nous étions de l'autre cote en quelques heures!


A suivi ensuite le début de la remontée le long des cotes anglaises, qui nous mènera jusqu'à Edimburg on espère avant le week-end. Quelques petits soucis de matériel sont venus nous inquiéter un peu: des bruits suspects dans le système de barre, l'écoute de grand voile qui commence a fatiguer, une poulie de renvoie du genois qui casse... les coups de vents de Bretagne et Normandie ont mis notre bateau a rude épreuve!Mais heureusement, l'Olonnois a plus que ca dans le ventre :-)


Le vent est ensuite tombé en debut de nuit et nous avons malheureusement du faire les dernières heures au moteur... un à la barre, un autre à la navigation et les 2 derniers à la sieste, à part le bruit du moteur, le bateau était très calme!

Nous profitons aujourd'hui d'une journée de repos bien meritée, avec quand meme beaucoup de petites reparations au programme, on ne va pas s'ennuyer!Et puis quand même, un passage obligé est prévu par un pub anglais, ca serait bête de ne pas en profiter :-)

Nouveau départ prévu pour demain matin tôt. La cote est-anglaise ne comportant pas beaucoup de ports, la prochaine étape est estimée à 48h de navigation... il va falloir bien dormir ce soir pour prendre des forces!!

En espérant que tout va bien pour chacun d'entre vous, a bientôt!

jeudi 21 juillet 2011

Cherbourg

Le temps passe, l'Olonnois avance et c'est maintenant depuis Cherbourg que je poste ces quelques lignes! L'étape d'Aurigny a finalement été annulée, les mouillages ayant été jugés trop exposés pour le vent prévu la nuit dernière. La nav Treberdun-Aurigny s'est donc transformée en nav Treberdun-Cherbourg.

Depart donc hier, mercredi 20 juillet vers 7h du matin pour une étape d'une centaine de miles qui s'annoncait tranquille. La journée a en effet été sereine, et mis á part le passage d'un grain dans la matinée qui nous a forcé a prendre 2 ris dans la GV, le bateau a navigué toutes voiles hautes. Un vent parfait en force et en direction nous a permis d'engranger les miles jusqu'à Gernsey, en début d'après midi. Le passage entre les iles anglo-normandes de Sercq et Gernsey s'est ensuite fait au moteur, face au courant et dans la pétole, ces quelques miles nous ont pris plusieurs heure... un peu long!

On dine ensuite tous les trois dehors dans le cockpit, accompagnés par une ribambelle de dauphins, un moment magique! Et puis comme Thomas se prépare a aller se coucher et qu'on approche du raz Blanchard, le vent forcit tout d'un coup de 10 a 30-35 noeuds. Il fait nuit, on louvoye sous 3 riz et génois enroulé au 2/3, sous la pluie, poussés par le courant du raz, malmenés par les vagues et un peu inquiets à cause de tous les tankers qui essaient de passer le raz en même temps que nous, à deux fois notre vitesse. Le trio Seb à la navigation, Thomas a la manoeuvre et moi à la barre marche néanmoins très bien, l'olonnois déroule et nous passons le raz en quelques heures. J'ai même battu le record jusque là detenu par Thomas: la vitesse maximale enregistrée de l'Olonnois est maintenant de 14 noeuds... une vraie bête de course ce bateau!!

Arrivés finalement à Cherbourg ce matin vers 5h et après quelques heures de sommeil bien mérité, on s'est reveillés á la mi-journée sous le soleil normand, de celui qui réchauffe les corps et les coeurs... un vrai plaisir après cette nuit fraiche et mouvementée!

Nouveau départ demain matin vers 9h pour une étape de 150 miles vers Boulogne. A bientôt!

Sur le lien suivant, quelques photos du départ de Pornic: https://picasaweb.google.com/marie.hochman/ConvoyageDepartPornic?authkey=Gv1sRgCJfItqPO2o-04gE. Merci Christian!!!

mardi 19 juillet 2011

C'est parti!

Pas beaucoup de nouvelles ces dernieres semaines... ce n'est pourtant
pas faute d'évènements et d'evolution pour notre trio d'enfer!


Après plusieurs mois d'attente, nous avons (enfin!) recupéré l'Olonnois
le 9 juillet au port de Pornic. Après le passage d'environ 130 écluses
dans le canal du midi et la traversée du golf de Gascogne, celui-ci est
en effet arrivé sain et sauf et avec meme 2 jours d'avance sur le
planning dans notre fief Atlantique.


A suivi ensuite une semaine intense passée à prendre en main et à
préparer le bateau pour la grande traversée vers la Norvège. Au
programme quelques sortie dans la baie de Pornic pour commencer a
appréhender le bateau, ses comportements et ses réactions dans
differents types de mer et de vent, la préparation de l'avitaillement,
l'achat du matériel manquant, d'une superbe veste de quart et sa
salopette assortie pour moi (merci mamy!), test de l'electronique de
bord et des divers équipements du bateau, fabrication de toiles
anti-roulis et de coussins de pont et autre bricolages divers... le
journées sont bien occupées et la bonne volonté et la disponibilité de
nos proches très appréciée :-)


Et puis enfin, aux aurores du 15 juillet et accompagnés de Léa et
Matthieu, ce sont les derniers grands signes d'au revoir aux familles
rassemblées sur le quai. Le départ se fait très rapidement et on se
retrouve vite en pleine mer sans trop réaliser que, après toute cette
attente et cette préparation, ca y est, nous avons largué les amarres!


Navigation tranquille et discussions sympathiques dans la journée de
vendredi, le bateau avance vite dans 3 a 4 beauforts de vent et sous le
soleil, un vrai plaisir! Le temps de gâte avec l'arrivée de la nuit et
le premier quart de nuit de Léa et Matthieu est plutôt musclé. Première
pointe de vitesse a plus de 8 noeuds, Léa est fière et les visages sont
souriants! Nous nous levons vers 2h du matin pour relayer Léa et
Matthieu. La mer est formée et j'ai un mal de mer tenace qui ne passera
qu'avec l'arrêt sur un coffre dans la bais d'Audierne vers 6h du matin.
Nous grapillons là quelques heures de sommeil en attendant que la marée
soit favorable pour passer la pointe du Raz. C'est chose faite vers 11h
du matin le 16 juillet. Le cap est ensuite mis vers le port de Camaret
où nous avons decidé de relâcher pour la nuit. Un avis de grand frais
avec beaucoup de vent et de la très grosse mer est en effet prévu pour
la nuit du samedi au dimanche et nous n'avons aucune envie de vivre ca
en mer! Le coup de vent se prolongera finalement toute la journée de
dimanche et nous repousserons le depart vers Treberdun à lundi matin 5h.
Nous profitons de ce dimanche tranquille pour nous reposer, faire un peu
de cuisine entre soeurs pendant que les garcons bricolent... pendant ce
temps, le vent hurle dans les haubans, qu'il est bon d'être au port!!


Réveil à 5h du matin lundi pour la dernière navigation de l'étape avec
Léa et Mathieu, vers le port de Treberdun. Le vent est faible et le
bateau se traine toute la matinée face au courant dans le chenal du
Four. Nous passons la pointe de Bretagne en milieu d'après-midi et
sommes alors poussés par des vagues formées (2-3m de creux), plein vent
arrière vers Treberdun. On enchaine de beaux surfs avec une pointe a
11.4 noeuds pour Thomas, le nouveau reccord a battre! L'arrivée au port
vers minuit nous trouve tous fatigués mais contents de ces quelques
jours passés ensemble et de cette navigation réussie.


Nous avons maintenant largué Léa et Matthieu et attendons Sébastien,
notre prochain équipier pour l'étape normande. Le départ est prévu tôt
demain matin pour l'ile anglo-normande d'Aurigny, où nous espérons
arriver avant la nuit.


A bientôt donc!