dimanche 9 décembre 2012

Traversee de l'Atlantique - 9e jour

Quelques nouvelles en francais, boudiou!

Nous voila donc a 1200 milles de la Martinique, soit a un peu moins de
la moitie de notre transat. Nous avions choisi de piquer vers le
Sud-Ouest des le demarrage du Cap Vert, pour eviter l'effet petolifiant
des petites depressions au Nord de notre route, et on peut dire que ca a
bien marche: pour un ralongement d'une grosse centaine de milles par
rapport la route directe, nous avons pour l'instant eu du vent en
permanence, ce qui a bord d'un voilier est toujours bienvenu: la petole
dans une mer un peu agitee use les nerfs et le materiel!

Les conditions quelque peu musclees du debut (mer croisee et 25-30
noeuds de vent) ont depuis 4 jours laisse place a des vrais conditions
de transat: vent de 15-20 noeuds au grand largue tirant sur le vent
arriere, petite houle portante, et grand beau temps.

Hier matin, voyant que le vent faiblissait vers les 12 noeuds de vent
reel, nous avons decide de hisser notre grand spi, tenable jusqu'a 12
noeuds apparents en equipage reduit. Genial: la vitesse du bateau passe
d'un petit 5 noeuds a un bon 6-7 noeuds qui stabilise le bateau et fait
chanter la coque. Maverick a tenu la barre toute la journee sans la
moindre faute d'inattention. Enfin sauf quand une de mes charmantes
equipieres a par megarde actionne le coupe-circuit general du bateau, et
que nous nous sommes trouves sans personne a la barre. Le depart au lof
a malgre tout ete controle, et Maverick, ayant retrouve ses 12 volts,
continua a nous faire planer!

La journee se passa si bien que nous decidames, apres consultation de la
meteo, de garder le spi etabli pendant la nuit. Conseil de guerre pour
etablir la strategie d'affalage a deux en cas de "major fuck-up"
nocturne: l'equipier de quart prend la decision d'affaler, et reveille
celui en stand-by (le troisieme dort). On deroule un bout de genois pour
deventer le spi. Equipier 1 se dirige vers l'avant et saisit l'ecoute.
Equipier 2 envoie la drisse a l'eau (pour qu'elle file sans faire de
noeud), choque le bras en grand, ouvre le taquet de la drisse, rejoint
Equipier 1 et, partie la plus interessante, dans un effort coordonne, on
ramene la voile dans le bateau, sans la faire passer par la case "bain
d'eau de mer". Forts de notre strategie, nous passames une nuit tres
calme a 6-7 noeuds, sans que l'alarme de l'anemo ne se declenche trop
souvent.

Mais quand meme... il eut ete dommage que cette procedure d'urgence ne
servit pas. Vers 10h du matin, alors que j'etais de quart et Eloise en
stand-by, elle servit :-) Couche sur la bannette avec vue sur le spi, je
vois soudain ce facetieux se volatiliser deriere le genois, laissant son
ami le tangon comme tout bete. Juste le temps de dire "M(ince) alors, on
a explose le bras!" que nous voila Eloise et moi a la manoeuvre
d'affalage. Nous pensions etre deux car Marie etait de repos. Mais c'est
sans compter sur les reflexes de Pavlov d'une equipiere d'avant du Tour
de France a la Voile. Sommeillant au fond de sa couchette, au son du "on
affale!", elle passa par je ne sais quel raccourci, et se trouva en une
poignee de secondes sur le pont avant, a ramener la voile comme un beau
diable. Un ptit reveil a l'adrenaline comme ca, plutot efficace pour les
matins difficiles!

Au final la manoeuvre se passa a merveille, et nous comprimes ce qui
donna a notre spi la drole d'idee d'aller voir sous le vent ce qui s'y
passait: l'epissure de notre bras de spi, jamais inspectee ("ca tient a
vie une epissure"), avait tout simplement pris du jeu pour finir par
exploser sous la tension. Aucun dommage materiel donc: juste une
epissure a refaire...et toutes les autres a controler!

Voila le genre d'evenenements qui ponctuent notre transat. Hier ce
furent aussi les dauphins: un groupe de 40 individus de belle taille qui
vint nous rendre visite au coucher du soleil. La carte postale quoi.
Je vais m'arreter la, et vous souhaiter une bonne fin de dimanche.
Demain au reveil, pour faciliter le demarrage de la semaine, pensez a
hurler "on affale!" a l'oreille de votre douce: vous verrez que cela la
mettra en forme jusqu'a vendredi prochain!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A chaque fois que que'qu'chose casse, c'est Thomas qu'est a la barre. Faut pas le laisser seul!

Philippe