samedi 30 mars 2013

Sur l'intracoastal waterway, en route vers Norfolk

Dans la fraicheur de ce debut de matinee sur le canal, je m'installe a
la table a carte pour ecrire. Thomas est dehors, bien emmitoufle dans
plusieur polaires, bonnet et gants. On est sur une petite branche du
canal d'une trentaine de metres de large et il faut veiller a rester
bien au milieu, la ou les profondeurs sont suffisantes.

C'est deja le 5eme jour que nous passons au moteur sur le canal. Le
premier a ete particulierement difficile avec 12h de navigation dans des
chenaux etroits et mal balises et beaucoup de courants contraires. Bilan
de la journee, 40 miles vers le nord, 3 ponts ouvrants traverses avec
succes et sans trop d'attente et 3 echouages sur des bancs de sable.
Thomas se mettra meme a l'eau pour essayer de relever le safran
manuellement... peine perdue. Ca sera finalement Firmin (le moulin) qui
nous degagera de toute la puissance de sa marche arriere.
Le deuxieme jour nous gratifia d'une vingtaine de noeuds d'un vent
glacial, de face. Les canaux encore tres etroits et zigzagants ne nous
permettent pas d'utiliser le pilote, il faut barrer sur les 40 miles de
la journee... et il fait froid! Mais on arrive sans encombre a Beaufort,
ou on passe une nuit tranquille.
Le thermometre affiche 2 degres au matin du troisieme jour... Thomas
prend le premier quart de barre pendant que j'essaie de me rechauffer a
l'interieur. La bouilloire chauffe et chauffe encore tout au long de
cette journee. On decide de ne faire que 30 miles ce jour la pour
s'arreter dans une marina chaudement recommandee dans notre guide. Et
bien nous en a pris! Vers 16h, on s'amarre au ponton d'un endroit
charmant aux amenagements luxueux. La fin d'apres-midi sera bien occupee
par une session internet bien au chaud dans un bureau avec vue sur le
canal et une douche-spa des plus agreables!
Les 40 miles du quatrieme jour sont avales sans difficulte. On traverse
2 embouchures de rivieres qui nous permettent de mettre la voile et
d'avancer entre 5 et 6 noeuds, soit 1 a 2 noeuds de plus que notre
moyenne au moteur. Il fait beau et chaud, on relevera meme jusqu'a 20
degres au plus chaud de la journee. Les pulls tombent et ca fait du bien
de sortir de toutes ces couches! Vers 17h, on mouille un peu en retrait
par rapport au trace du canal, dans une baie tranquille. Ca tombe bien,
on est juste a l'heure pour l'apero!
Ca matin, le thermometre affiche deja 8 degres quand on se leve a 7h, un
reccord depuis qu'on a touche les cotes des Etats-Unis! Le temps de
relever l'ancre et on part a l'assaut des 38 miles de la journee. On est
maitenant en pleine foret, Thomas a vu un renard et notre guide stipule
qu'on peut parfois voir des ours bruns traverser la riviere a la nage...
aurons-nous cette chance?!

Si tout se deroule suivant nos plans, on devrait arriver a Norfolk lundi
soir ou mardi dans la journee. Nous aurons ensuite un peu de temps pour
trouver un chantier et mettre en branle les projets "capote de rouf" et
"radar", avant de prendre le train pour New York jeudi aux aurores.
Apres beaucoup d'hesitations, on a finalement decide de laisser le
bateau en Virginie la semaine ou nous serons a NY. Deux raisons a cela:
pas de fenetre meteo convenable pour remonter les cotes americaines
jusqu'a la grosse pomme et puis le froid de canard qui regne encore
la-bas nous incite a temporiser notre remontee.

Mais pour l'instant, on profite du canal, de ses paysages varies et de
la relative "douceur" de la journee! A bientot les amis!

jeudi 28 mars 2013

IntraCoastal Waterway : de Southport a Beaufort

Salut la compagnie!

Nous voila repartis vers le Nord, mais cette fois par les petites routes, a savoir l'IntraCoastal Waterway! Il s'agit d'un reseau de canaux de plus de 600 milles nautiques qui s'etend de la Virginie a la Floride. Il longe la cote Est sur la plupart de sa longueur. Sur la portion qui nous interesse (au niveau du Cap Hatteras), il "coupe" a travers la terre, ce qui nous fait gagner quelques milles.

Bien entendu, on avance beaucoup moins vite qu'en mer car tout se fait au moteur, et on ne peut naviguer qu'une petite dizaine d'heures par jour. Mais vu la meteo annoncee plus au Nord (chutes de neige et gros coups de vent...), il semblerait qu'on soit en avance sur la saison. Donc on ne va pas se presser!

Les temperatures ici sont un peu fraiches pour nos ptits corps encore habitues a la chaleur des tropiques. Mais on a sorti la garderobe d'hiver (Marie avait 3 calecons superposes sous sa combi ce matin), et il semble que l'on se readapte doucement.

La navigation sur canal est plaisante. Sur notre babord, le canal est borde de superbes terrains avec de grandes maisons, qui ont pour la plupart leur petit ponton prive. Soit pour y amarrer un bateau, soit pour y prendre l'apero! On dirait neanmoins qu'il s'agit de residences secondaires, car on ne voit pas grand monde en cette periode. Sur tribord, c'est assez marecageux. La faune est tres variee. On a cru reconnaitre des pelicans avec leur port aristocratique, beaucoup de rapaces, des canards sauvages, et autres oiseaux.

Naviguer sur le canal demande de la vigilance car les passages sont parfois etroits, les fond est assez irregulier, et bien qu'on l'emprunte tres tot dans la saison, il y a un peu de traffic a surveiller. Ce matin par exemple, nous nous faisons doubler par 5 embarcations legeres de l'US Navy, tout le monde en tenue de combat, webcam sur le casque et tout! Il faut aussi negocier les ponts basculants et tournants, le courant qui nous deporte vers les "inlets", etc... Donc pas trop de sieste sous pilote automatique ici!

Un jardin decore avec gout.

Voyez qui se bouge pour faire passer l'Olonnois!

Bah oui, on est en mode "canal", le velo sur le pont!


Nous avons retrouve le dragueur que nous avions failli percuter en arrivant a Southport...

Heureusement que nous ne l'avons pas attaque par ce cote-ci...

samedi 23 mars 2013

Southport, Caroline du nord, USA

Voila maitenant 2 jours que l'Olonnois est amarre dans la charmante petite marina de Southport. Pas ame qui vive sur les pontons et tous les bateaux sont encore desarmes pour l'hiver. On sent bien qu'on est un peu en avance sur la saison!

La petite ville est charmante, avec ses grands espaces, ses maisons colores, ses petites boutiques et son bord de mer joliement amenage en une courte promenade ou les bancs on ete remplace par des balancelles. A part le froid saisissant pour nous qui arrivons des Bahamas, il fait bon vivre ici! Les temperatures varient entre 5 et 10 degres, et meme si ca en fera rire certains, nos corps ont bien du mal a s'adapter. On a ressorti les gros pulls, les sous-vetements thermiques, les echarpes et les bonnets, et Apollo 13 notre super chauffage diesel (qui fait un bruit de fusee quand il demarre et qui a eu quelques problemes de fonctionnement au debut) a repris du service. 
On profite aussi du confort de la marina, douches chaudes a volonte, super connection internet, balades et re-balades sans se faire tremper a chaque fois qu'on monte dans la petite grosse... c'est bien agreable!

On pense repartir demain vers le nord, par les canaux de l'intracoastal waterway car la meteo ne nous permet pas de naviguer en eaux libres, trop de vent prevu pour les prochains jours.

 
Balade le long du canal
Coucher de soleil sur les marais
Le coin parfait pour profiter du coucher du soleil


Southport

jeudi 21 mars 2013

Bien arrives aux US of the A!


Salut tout le monde!

Juste un ptit mot pour vous dire que nous sommes bien arrives a Southport, en Caroline du Nord! Jetez un coup d'oeil sur http://trip.lolonnois.net/ pour decouvrir ou cela ce trouve ;-)

La navigation fut usante. Je dirais deuxieme ex-aqueo de notre voyage en terme de difficulte. Moins dure que la traversee de la Mer du Nord (souvenez-vous), et a egalite avec notre "retour de transat" vers le cap vert, quand nous avions casse notre secteur de barre. Rien de casse cette fois, heureusement, mais des conditions tres difficiles: 3 forts et longs coups de vents en 5 jours de navigation, avec tres peu de temps pour se reposer entre chacun.

On aura battu notre record de vitesse de vent, avec un petit 40 noeuds de derriere les fagots.



"Portrait du Gulf Stream" (hommage a l'excellent livre d'E. Orsena sur le theme!)
 
Le gulf stream tant attendu nous a certes aide sur certaines portions du parcours (jusqu'a 2 noeuds de courant favorable), mais il aura aussi apporte son lot d'inconvenients. Premierement, la veine de courants favorable est bordee de petites veines de contre-courant, de tourbillons, etc... ce qui fait qu'a quelques milles du tapis roulant, on se retrouvait avec presque un noeud de courant contraire. Il a donc fallu la jouer fine! Deuxiemement, le courant fort, c'est bien...sauf lorsque les vagues lui sont opposees (ca me rappelle le boulot tout ca...). Ca n'a bien sur pas loupe, un "Norther" arriva, et nous nous retrouvames a tirer des bords dans une mer hachee au possible. La proue du navire tapait dans les vagues: "plantages de pieu" violents, bruyants et stressants a vivre a l'interieur.  Pour se rassurer, on pensait a l'echantillonnage des nombreux raidisseurs alu qui parsement notre coque. Et on disait merci a Alubat de fabriquer des coffres forts flottant!

"Pourquoi vous etre mis dans une situation vent contre courant??" nous dites-vous! Eh bien la meteo ma bonne dame: celle prise avant le depart s'est averee tres a cote de la plaque, et nous ne pouvions pas obtenir de nouvelle, car notre credit Iridium est depasse (bravo le captain...)

Bref, un peu dur, mais la traversee a eu aussi son lot de bonnes surprises. Entre le deuxieme et le troisieme coup de vent, nous accueillames a bord 4 oiseaux "de terre" qui ont du se faire emporter au large par la tempete. Deux moineaux, et deux autres specimens que l'on vous laisse reconnaitre, car nous sommes d'ignares ornithologues.

Le ptit nerveux qui cherchait a tout prix a rentrer au chaud dans le carre.

...et le gros pas malin, qui s'avancait, en crabe, vers son morceau de pain au rythme d'un 1 pas par minute, comme si de rien n'etait....
On retiendra que les oiseaux n'ont pas le pied marins, et aucune vision strategique a long terme, car ils ont tous quitte le bord apres quelques heures de secouage, doutant vraissemblablement que cette drole d'ile qui bouge allait leur apporter un destin digne de ce nom.

Car tel Zorro, l'Olonnois a fini par arriver...

Alors que la nuit est encore noire, nous embouquons le chenal d'entree vers Southport. Nous frolons la collision avec une barriere flottante non signalisee positionnee plusieurs encablures derriere un dragueur. Dragueur que nous avons contacte par trois fois a la radio pour nous informer de comment le depasser. Aucune reponse. Et c'est de justesse que evitons de faire une belle bosse voire pire... (passer de 5 noeuds a zero en en temps tres court secoue fort le greement)

Nous sommes alors presque au bout de nos emotions fortes. Reste un mouillage douteux, pour attendre le jour et l'ouverture des marina: au bord du canal sur lequel foncent ferries et cargos dans deux noeuds de courant et 25 noeuds de vent, Dieu seul (ou Allah ou Vichnou) sait comment l'ancre a pris au deuxieme essai, vu la conviction avec laquelle elle avait derape au premier. Nous nous offrons une petite heure de repos avant que le jour ne se leve, et faisons notre vraie entree sur le sol americain dans la Southport Marina.

Manoeuvre impecable (il faut le mentionner!) et nous voila parques. Prochaine etape: contacter la "Border Control and Protection" pour nous declarer. Et la, tout se passe comme dans un reve, alors que nous nous redoutions au pire. Joint au telephone, l'Officier Miller se deplace de Wilmington (une trentaine de km), monte a bord, fait les papiers, et repart. Il nous faxera notre permis de croisiere a la marina. Le tout avec le sourire. Nous qui avions entendu parler d'inspections completes du bateau par des gens antipathiques, nous voila bien surpris! Si on avait su, on n'aurait pas mange nos cuisses de canard confites a 7h du matin dans la peur de se les faire saisir par le "Department of Agriculture" quelques heures plus tard!

Il est maintenant 14h heures locales. L'Olonnois va prendre une bonne douche d'eau douce, son captain aussi, pendant que la captaine se dirige doucement vers son lit pour une sieste reparatrice.

A bientot tout le monde!
T.

dimanche 17 mars 2013

"On the road again!"

Apres exactement un mois dans les differentes iles des Bahamas, nous
voila repartis vers d'autres horizons! Le prochain point de rendez-vous
sur notre route est New York le 3 avril ou nous retrouverons un couple
de copains de Trondheim. D'ici la, on a environ 800 miles a parcourir,
cap plein nord!

Apres deux journee de bricolage intensives mercredi et jeudi derniers,
la decision etait prise de lever l'ancre vendredi matin, direction le
cap Hatteras aux Etats-unis.
Jeudi apres-midi, les dernieres missions d'avant depart accomplies
(formulaire ENOAD a remplir en prevision de l'arrivee aux USA, post sur
le blog, dernieres courses et dernier dejeuner chez Wally's pour se
delecter de leur merveilleuse tarte au citron), je m'offre le plaisir
d'une douche a la marina de Marsh Harbour. En sortant, toute pimpante
d'avoir passe quelques minutes sous le jet d'eau chaude - il faut dire
que la derniere vraie douche datait de 2 mois 1/2!! - je demande
innocemment aux gars du port s'ils conseillent l'un ou l'autre des
"cuts" pour sortir du lagon. "Ah, mais ce n'est pas possible de sortir
en ce moment" me repondent-ils. "Tous les cuts sont fermes depuis le
debut de la semaine par une grosse houle du nord qui creee des vagues
dangereuses". Et moi, qui tombe des nues, de demander "ah bon, mais
quand est-ce-qu'on pourra partir alors?"... et ca, personne ne le
sait... Ils me conseillent d'ecouter le bulletin meteo local diffuse a
8h15 tous les matins et de prendre la decision en consequence.
La meteo de vendredi matin, en effet, donne encore des remous dangereux
au niveau des cuts. Avec notre petit bateau et notre petit moteur, pas
question pour nous de tenter la sortie. Repos force qui n'est pas pour
me deplaire, je suis crevee et j'ai envie d'une grande balade sous le
soleil des tropiques!
La meteo de ce samedi est beaucoup plus engageante. Nous levons l'ancre
ce matin vers 10h. Il fait beau et chaud, l'eau est incroyablement
claire dans le lagon. Je m'impregne autant que je peux de la chaleur des
tropiques, je sais que tout sera bien different d'ici quelques jours. La
sortie du lagon se fait sans difficulte sur une mer calme, au moteur
faute de vent. On gardera finalement le moteur allume jusque vers 22h ce
soir. Le vent s'est maitenant pas mal leve, on navigue sous GV 2 ris et
genois partiellement roule. La nuit est calme bien qu'un peu fraiche,
Thomas dort et je veille!

Avec cette journee de retard, on n'aura surement pas le temps d'arriver
jusqu'au Cap Hatteras avant le passage du front froid mardi et mercredi
prochain. On part donc pour l'instant vers la ville de Charleston,
quelques 200 miles plus au sud. On espere toucher le Gulfstream d'ici
24h. 2.5 nds de courant portant au centre de la veine, ca devrait
rattraper la petite moyenne d'aujourd'hui ca!!

Depuis la table a carte de l'Olonnois, je vous souhaite a tous un bon
dimanche!

jeudi 14 mars 2013

Bahamas...suite et fin!

Salut tout le monde!

Les deux dernieres semaines ont ete bien remplies, avec la visite de Julie et Neil a bord, la decouverte d'Elbow Cay et de Hope Town, et la preparation du bateau pour la remontee vers le Nord. Bref, nous avons consacre tres (trop) peu de temps pour vous donner des nouvelles, et nous en sommes desoles! Mais voici un long resume pour nous rattraper.

Neil et Julie, nos invites, ont bien apprecie leur sejour! Une semaine hors du temps, et surtout du mauvais temps parisien. Nous avons commence par passer quelques jours dans le coin de Marsh Harbour, qui n'est pas particulierement excitant pour des touristes. Impossible, par exemple de trouver une jolie plage qui ne soit pas estampillee d'un "Private Property", "Keep Out" ou autre "Do not trespass". On s'approche du royaume de la propriete privee, et on songe a la Norvege, ou il est constitutionnellement interdit d'interdire l'acces a la nature... Marsh Harbour a, en revanche, le merite d'offrir sa panoplie de bons petits restos ou l'on peut deguster les specialites locales ou americaines: club sandwiches a trois etages (triple-decker), ou autres gigaburgers... Le tout en s'echangeant toutes les choses que l'on n'a pas pu se dire depuis 8 mois! Et il y en avait.

Apres avoir laisse a nos apprentis-marins le temps de s'installer a bord, nous mettons le cap sur Elbow Cay. Quelques heures de navigation pendant lesquels ils decouvrent l'eau transparente de la region, et apprennent les rudiments de la navigation a la voile: reglage des voiles, "loffer", "abattre", regles de priorites entre bateaux... Neil s'est meme adonne a un exercice difficile: barrer au vent arriere (pas le droit de trop abattre), avec des cailloux au vent du bateau (pas le droit de top loffer). Champion du monde!!

Nous jetons l'ancre en face de la pointe sud d'Elbow Cay, une (grosse) caille situee entree l'Ocean Atlantique et la Mer d'Abacos. La meteo assez capricieuse  rend le voyage en annexe un peu houleux. Arrives a la pointe sud de l'ile, nous nous promenons sur une plage magnifique, bordee de paletuviers. Nous allons de banc de sable en banc de sable avec de l'eau, chaude, jusqu'au molet. Nous explorons le coin jusqu'a nous rendre compte que nous avons debarque dans une "communaute" privee. Encore une!

Nous en sortons, et empruntons la route principale en direction d'Hope Town, le village situe a 5km tout au nord d'Elbow Cay. La route est parcourue de voiturettes, un peu similaires a celles que l'on peut voir sur les terrains de golf. L'une d'entre elle, pilotee par un "local" (qui vit aussi a New York et Londres, et parle un tres bon Francais), nous offre de nous conduire a Hope Town, "a condition que la voiturette puisse y arriver" chargee comme elle est. Ces sympathiques habitants nous racontent que l'ouragan Sandy a emporte le toit de leur maison...et a errode "leur plage". A chacun ses problemes! :-)

Hope Town est une jolie bourgade posee autour d'une baie envahie par les bateaux de plaisance. C'est la premiere ville vraiment charmante que l'on decouvre aux Bahamas. Elle fut un bastion des royalistes, fuyant les revolutionnaires, pendant la guerre d'independance americaine. Les maisons sont peintes de couleurs pastelles, on y trouve un museee. Tout est calme. On visite un des derniers phares opere par l'homme et carburant au kerosene. Le principe- prechauffage, compression par pompage, puis allumage- est le meme que les rechauds Primus que nous utilisons en Norvege. C'est juste un peu plus grand! Apres une bonne marche de 7km, le retour a l'Olonnois en annexe se fait bien plus calmement que l'aller. Et la journee se finit au bateau, a bouquiner.


Le lendemain matin, alors que nous discutons du planning de la journee, j'entend un bruit anormal. Je sors sur le pont, et ne tarde pas a me rendre compte que notre ancre a chasse, soulevant dans l'eau un nuage de sable argileux. La cause: le vent qui a tourne brusquement de 90 degres, et un sol trop dur dans lequel l'ancre n'a pas pu bien s'accrocher. Il est temps de partir, car le bateau a derive tres vite, et nous sommes proches de la cote. Tout ceci se passe a maree basse, periode critique pour la navigation vu le peu de fond. Mais nous finissons par trouver un endroit plus hospitalier avec un fond sableux bien vaseux dans lequel notre ancre disparait vite. Ouf. C'est la premiere fois que notre ancre derape en 8 mois de voyage, et l'experience n'est pas des plus agreables! ("Et si nous avions ete a terre?")

Lundi, veille du depart de Neil et Julie, nous remettons le cap sur Marsh Harbour. Les conditions de navigation sont exceptionnelles. Vent de travers a portant de 15 noeuds, les temperatures sont remontees, et l'eau est toujours aussi belle. Neil regle les voiles comme un pro, pendant que Julie, specialiste en dynamique de l'atmosphere, bouquinne le livre "Meteo et Strategie" de J.Y. Bernot. On tient un sacre equipage!

Le depart de nos amis nous laisse un peu tristounets, car meme si nous avons profite a fond de ces moments ensemble, c'est toujours un peu court! Mais les occupations ne manquent heureusement pas. Je passe la journee de Mercredi sous le bateau pour nettoyer la coque et les appendices qui n'ont jamais ete aussi poilus. Notre peinture anti-fouling commence serieusement a perdre de son efficacite, et ceci combine a la temperature de l'eau, fait que nous hebergeons des algues de toutes sortes. Pendant ce temps, Marie revoit l'etancheite et les joints des hublots et du capot de descente. Mieux vaut avoir un bateau sec pour les navigations fraiches qui nous attendent!

Ce matin, Jeudi, Marie fini les joints silicone et polyurethane, pendant que je vous ecris, et remplis le formulaire en ligne pour avertir les USA de notre arrive. Le hic c'est que nous ne savons pas encore si nous allons nous arreter a Beaufort, au Sud du Cap Hatteras, ou pousser directement jusqu'a la region de New York. Tout depend de la meteo.

En tous cas, le prochain article sera probablement poste depuis l'Ocean Atlantique!
 
Voila pour les dernieres nouvelles de l'Olonnois. Over and out. A vous la Terre!

++T.

"Welcome to the Bahamas! Coconuts, pinapples in the Bahamas!"

Dure la vie... (credit photo: Julie C.)

Concentre le Neil...

Le phare d'Hope Town (credit photo: Julie C.)

La baie d'Hope Town (credit photo: Julie C.)

Vagues impressionnantes sur la cote atlantique d'Elbow Cay (credit photo: Julie C.)

On apprecie la gastronomie locale (credit photo: Julie C.)

dimanche 3 mars 2013

Paranormal activity

25 fevrier 2013 Georgetown, Bahamas. Une bouteille mi-remplie de jus de cranberry nous explose dans les mains au moment de l'ouverture...

Certes, ceci peut probablement s'expliquer par des considerations physico-chimiques.

Mais peu de temps apres, nous observons un autre phenomene, difficilement explicable, mais que nous avons pu photographier.





Nous avons juge plus prudent de lever l'ancre pour quitter la zone.

samedi 2 mars 2013

Navigation dans la baie de Marsh Harbour

Nous sommes maintenant en chemin vers Marsh Harbour. Il fait gris et
frais ce matin et pour la premiere fois depuis des mois, on a ressorti
les vestes de quart. Un petit crachin digne du celebre crachin breton
nous accompagne depuis qu'on a lache notre bouee a Little Harbour. Bon,
mais ne nous plaignons quand meme pas trop, il fait encore 20 degres sur
les Bahamas!

Aujourd'hui les roles sont inverses, Thomas est dehors a faire marcher
le bateau (sous la pluie!) et je suis a l'interieur a la navigation...
gentleman le capt'ain :-)! Une journee de navigation dans les canaux de
la baie de Marsh Harbor nous attend. 20 miles a jouer au rase-cailloux
pour rejoindre la fine fleur de la plaisance americaine et canadienne,
qui parait-il, se rassemble tous les hivers a Marsh Harbour.

La navigation dans la baie n'est pas facile, on y trouve une alternance
de petites iles, de bancs de sable et de patates de corail. Le marquage
des chenaux par des bouees indiquees sur notre carte, n'est pas visible
en realite. Nous supposons que les bouees ont ete emportees par un
precedent cyclone et jamais remplacees.
Plusieurs routes s'offrent a nous dans ce dedale de hauts fonds. Nous
choisissons la plus courte, qui est aussi la moins profonde. L'Olonnois
sera finalement le seul bateau a s'engager dans la passe entre Elbow Cay
et Lubbers Quarter, tous les autres choisirons de faire le tour...
petits joueurs :-) Bon, il faut quand meme avouer qu'avec 1.3m au
sondeur a l'endroit le moins profond, on a stresse un peu. Mais ca passe
sans encombre et on pousse meme le vice a prendre un raccourci entre
deux iles, histoire d'emmerger juste en face de Marsh Harbour. Et puis
finalement, le "risque" valait largement la chandelle, on a decouvert
des petits coins peu frequentes et super jolis. J'espere que nous aurons
l'occasion de venir y mouiller la semaine prochaine avec Neil et Julie!

Marsh Harbour est la troisieme plus grande ville des Bahamas. D'apres
notre guide, on y trouve tout en terme d'approvisionnement que ce soit
pour la cambuse ou pour le bateau lui-meme. Il y a meme, parait-il,
quelques bons restaurants...
A part ca, on a de quoi s'occuper d'ici l'arrivee de Neil et Julie mardi
prochain: un peu de bricolage, bien sur, il faut revoir l'etancheite des
hublots du carre avant de prendre la route vers le nord; un peu de
planification, il faut qu'on se trouve une marina pas trop chere a New
York ou dans les environs; il y a aussi les traditionnels pleins de
nourriture fraiche, d'eau, de gazoil et les lessives. En plus de tout
ca, il va nous falloir trouver du gaz, i.e. faire re-remplir nos
bouteilles butagaz ou changer notre systeme pour l'adapter aux
bouteilles americaines. Et puis, au milieu de tout ca, on espere bien
trouver un peu de temps pour partir a la decouverte de l'ile, de ses
habitants et de sa gastronomie!

Il faudra aussi compter avec quelques jours de gros temps au tout debut
de la semaine prochaine. Esperons pour nos invites que ca se calmera vite!

On vous souhaite a tous un excellent week-end!

Little Harbour, Great Abacos, Bahamas

Une petite crique bien protegee, une passe tres peu profonde pour y acceder (1m a maree basse), une flopee de deriveurs acier et alu, un bar sur la plage et sa specialite "le blaster" (cocktail au rhum et aux fruits, hummm!), quelques bouees pour s'ancrer a 50m de la plage... on est bien arrive a Little Harbour!