Au mouillage du Marin

Voila maintenant 10 jours que nous sommes arrives en Martinique et 9 que nous sommes mouilles dans la baie du Marin. Un sacre endroit que cette baie ou se cotoient pele-mele des supers cata de charter (minimum 50 pieds), des yachts de millionnaires, des epaves posees dans la mangrove, des centaines de bateaux de voyage et encore des dizaines de bateaux-maisons... La preuve en images! (Credit photo: Eloise Croonenborghs).

Le mouillage du Marin

Bato-copains!

euh... un bateau pirate?!

Epaves dans la mangroves... les cyclones laissent de tristes traces.

Bateau-maison

Retour sur une arrivee tant attendue

Apres 20 jours de mer, l'arrivee en vue des cotes de la Martinique a ete un vrai evenement! Et puis c'est l'entree dans la passe de Sainte Lucie, les premieres odeurs de terre, la chaine de l'ancre qui se deroule comme on mouille a Sainte Anne, le bateau immobile, le moteur que l'on coupe, le bouchon du champagne qui saute et ce moment hors du temps, a 3h du matin et des bulles plein la tete, ou l'on realise seulement que ca y est, on l'a fait! On a traverse l'Atlantique a la voile!! 

Encore merci a tous pour votre soutien et vos petits et grands messages que nous lisions tous les jours. 

Champagne et muffins au chocolat a l'arrivee a St Anne!

La re-adaptation a la vie de terrien a ete difficile... il nous a fallu prendre une douche a l'eau courante et chaude, se commander un gros steak au restaurant du coin, decouvrir le punch planteur, boire quelques verres en compagnie de nos bateaux-copains du Cap Vert, acheter de la baguette fraiche et du fromage... bref, un moment pas facile :-) 

Bon, la suite a quand meme ete un peu moins drole avec grand nettoyage du bateau, debarrassage des poubelles, plein d'eau, moultes lessives, de longues heures de bricolage pour changer les bagues qui soutiennent le safran et refaire toute l'etancheite de l'evier de la cuisine... heureusement, la Martinique est a la hauteur de sa reputation et nous profitons aussi pleinement du soleil, des plages de sable blanc et de l'eau turquoise!

Poubelles et plein d'eau... la petite grosse est bien mise a contribution!

De longues heures sous l'eau pour Thomas pour demonter et remonter le safran

Joyeux noel!

Merci a tous pour vos petits messages, c'est toujours aussi sympa de vous lire!

Quand a nous, on a bien recupere la famille, fatigues apres leur long voyage, mais contents!! On a passe une tres bonne soiree de noel autour du barbecue et de l'incontournable champagne. On pense bien a vous tous, en metropole ou ailleurs, et on vous souhaite un tres joyeux noel!!!

Bien la bise,
Marie

Transat en photos - Pictures of the transatlantic crossing

L'Olonnois, voiles en ciseaux - Saling with sails in butterfly mode

Les capitaines a l'ombre du portique - The captainz, enjoying the shadow from the solar panels

Lecture sous spi - Reading while sailing the spinnaker

Conditions mouvementees - Rough conditions

Marie et Elo tirent le bateau dans la petole - Marie and Elo pull the boat in the calms

Verification du greement - Rig check

Fabrique de souvenirs - Good memories' factory

Jonathon - Avant - Before

Jonathon - Apres - After :-)

Life at sea - 5

La vie suit son court sur l'Olonnois comme nous approchons des cotes de
la Martinique. A l'heure ou je vous parle (7h UTC, 3h heure locale dans
la nuit de lundi a mardi), nous sommes a 250 milles nautiques des
Antilles francaises et pensons toucher terre d'ici 2 jours.

Apres un debut de nuit agite avec notamment un grain violent (de 12 a 25
noeuds de vent apparent en quelques minutes), les conditions sont
maintenant plus ou moins stables. Tout en gardant un oeil sur le ciel et
les grains, je peux prendre un peu de temps tranquille a la table a carte.

Comme prevu le vent est revenu au cours de la nuit derniere. Un peu
leger les premieres heures, il souffle maintenant a 15 noeuds etabli et
l'Olonnois file ses 5-6 noeuds dans la nuit noire! Quel plaisir de
sentir de nouveau le bateau glisser sur l'eau, de pouvoir eteindre le
moteur et d'entendre le chuintement de l'eau sur la coque... ahhh la voile!!

Hier, derniere journee dans la petole, nous aura gratifiee (enfin!)
d'une prise sur notre ligne de traine. Un thon rouge de 50cm et environ
2 kg, surnomme "Jonathon". Aussitot peche, aussitot decoupe et aussitot
dans l'assiette! Il faut dire que compare a la combativite des daurades,
ce thon nous a paru bien facile a pecher. Steak de thon, thon au epices,
rillettes de thon, risotto de thon... toutes les idees sont bonnes pour
accommoder cette chaire succulente. Exactement ce qu'il fallait pour
nous changer du regime "boites de conserve" commence il y a maintenant
une bonne semaine.

Avec l'approche des cotes, on voit aussi de plus en plus de voiliers.
Certains passent au loin et on ne voit que leurs feux de mat ou meme que
leur trace sur l'AIS alors que d'autres passent beaucoup plus pres et on
peut alors echanger de grands signes et meme parfois quelques mots sur
la VHF. C'est fou comme 2 semaines de mer rendent les marins sociables!

Bizarrement, je suis a la fois impatiente et pas vraiment pressee de
toucher terre. Apres 18 jours de mer, c'est bien sur excitant de sentir
qu'on approche. Je suis particulierement impatiente de pouvoir dormir
une nuit complete et de retrouver des fruits et legumes frais, de
decouvrir cette ile qu'on dit tres belle, de retrouver ma famille. Mais
en meme temps, toucher terre veut aussi dire renouer avec la vie
"normale" et donc s'atteler au nettoyage du bateau, a la liste de
bricolage, aux courses diverses, au dedale des formalites d'entree... Il
nous faudra en particulier, trouver un moyen de reparer les bagues qui
soutiennent la meche de safran qui ont pris un jeu inquietant pendant le
traversee. Sur la liste figure aussi le changement du secteur de barre,
la maintenance du moteur et du verin du pilote... bref, pas de quoi
s'ennuyer encore une fois!

En attendant le debut de ces rejouissances, je sors profiter de la nuit
etoilee. Bonsoir tout le monde!

Life at sea – 4

It is now more than 48h since the wind vanished and left us alone in the
middle of the ocean with our useless sails. In order not to roll much
in the remaining waves we turned on the engine and progressed at 3.5
knots directly towards Martinique. After the lighting and heavy rains of
the previous days, it is a blessing to bath in the tropical sun and
sleep all what we need without any other interruptions than our shifts.

In addition to sunbathing, we actually found many other advantages to
our current situation. As the engine is producing loads of energy, we
can use all lights at night, watch movies on the computer during our
night shifts, run the auto-pilot 24h/day, charge our mobile phones and
mp3 players... As the waves progressively disappeared as well, the
kitchen became once again a decent working place. We took advantage of
it to make some more gastronomic experiments such as cheek peas
mini-pancakes, spice bread, crab and tuna croquettes, lemon and almonds
creams,... Unfortunately we are really unlucky with fishing and we
haven't caught a single fish since we left from Cape Verde. There hasn't
been any flying fish on the deck for many days either. As we were
wondering about the reason for this lack of fish, we decided today to
dive around the boat and have a look around. We can now confirm that the
ocean is deep (4700m) and that there are no fish around us. They must be
hiding deep down in the cooler water, out of reach from our fishing lines!!

Despite the fact that we feel alone in the whole world, we saw a few
boats passing by. One of them, a Swedish family on a 14m sailing boat,
took radio contact with us on Thursday night. We had a very pleasant
conversation and we discovered that they would like to come back to
Sweden through Greenland, just as l'Olonnois plans to do. We exchanged
email addresses after promising each other to exchange tips about that
part of the trip!

This afternoon, a bit tired of the engine's sweet music, we decided to
take a break: we turned off the engine and stopped right in the middle
of nowhere. After a little swim around the boat, we decided to extend
this moment "out of time" with a drink in front of the sunset, a spice
bread and foie-gras dinner and a movie before restarting the engine. The
water is so calm around us that we truly had the impression to be
moored in a well protected bay. The stars are reflecting on the surface
and it is almost possible to watch the shooting stars in the sea instead
of in the sky. It is unbelievable what can happen in the middle of an ocean!

Eloise

Quiz'in a bord

Philippe nous demandait comment ca se passe au niveau gastronomique, et
je me dois de repondre que grace a l'avitaillement complet et hyper
varie gere par Marie, on ne se laisse franchement pas aller! Pour
illustrer ca, on vous a concocte un petit quiz...

Lequel de ces ingredients manque a bord de L'Olonnois apres deja 12
jours en mer?
- Sirop d'Agave
- Agar-agar
- Essence d'amande amere
- Poires en boite
- Puree de graines de tournesol
- Huile de sesame
- Wasabi
- Patates douces
- Oignons nouveaux frais
- Feuilles de brick
- Farine de mais
- Millet
- Graines de pavot
- Foie gras
- Cuisses de canard du Sud Ouest

Ceux qui ont repondu "poires en boite" ont gagne un repas a bord de
L'Olonnois lors de sa prochaine escale proche de chez vous ;) Ce manque
cruel nous a empeches hier apres-midi de faire un cake poire-chocolat.
Ne vous inquietez pas, on a remplace ca par un indemodable marbre au
chocolat qui n'aura pas survecu plus de 24h!

A part ca, Marie fait preuve d'une imagination sans faille et me fait
decouvrir tous les jours de nouveaux ingredients et plats equilibres, je
n'aurai jamais aussi bien mange en mer!

A part ca, l'alize est ces jours-ci tout sauf fidele a sa reputation
d'un vent doux et constant. On enchaine les changements de voile sous la
pluie et les nuages, et on a pas vu le soleil pendant plus de 48h avant
de se retrouver encalmines dans des calmes plats meme pas spiables. La
meteo ne prevoit pas de vent jusqu'a Lundi, il va falloir faire preuve
de patience.

Plus que 600 miles pour voir les cotes Martiniquaises!
Eloise

Petites pensees a mi-parcours

Mi-parcours, nous y etions hier... 1000 milles devant, 1000 milles
derriere, en plein milieu de l'ocean atlantique... ca donnerait presque
le tournis!
Mi-parcours, un moment cle de cette transat que nous avons dignement
fetee hier soir. Au menu de cette soiree de fete: mijote de canard aux
pruneaux et ses petites patates, vin blanc tcheque et tarte aux noix. Un
festin comme on n'en avait plus fait depuis bien longtemps! Sous pilote
avec GV 2 ris et genois tangonne, L'Olonnois avance tranquillement dans
la lumiere du crepuscule. Nous profitons d'un magnifique couche de
soleil en buvant notre tisane "en terrasse". Et puis c'est direction le
lit pour Thomas et moi, et la vaisselle pour Eloise qui prend tous les
jours le premier quart de nuit. C'est sans se douter qu'une nuit
perturbee nous attend qu'on s'endort beatement!
La nuit n'est en effet pas aussi agreable que la soiree, a croire qu'on
a irrite Neptune (qui lui n'a pas eu droit a sa cuisse de canard) avec
notre instant gastronomique. Plusieurs grains violents en debut de nuit
nous obligent a etre continuellement a la barre tant les sautes de vent
sont brusques et radicales. La fin de nuit n'est pas plus calme avec
deux gros grains orageux aux alentours... les eclairs se succedent au
rythme de plusieurs par minute et, a la barre, je n'en mene pas large.
Je finis par reveiller l'equipage et, apres un conseil de guerre, on
decide d'empanner dans l'espoir de s'eloigner des grains. Empanner le
genois tangonne, de nuit, nous prend un peu de temps, mais la manoeuvre
est executee sans probleme. On repart finalement sous GV 2 ris et
trinquette, le vent ayant atteint les 25 noeuds reels. 1 heure plus
tard, nous affalerons aussi la GV, on a alors un bon 30 noeuds de vent.
Les grains s'essouflent avec le jour qui se leve et on peut commencer a
renvoyer de la toile vers midi (UTC)... quelle nuit!! L'ocean aura pris
sa dime avant de bien vouloir nous laisser passer dans l'autre moitie!

Pour l'heure, il est 6h du matin UTC (vers les 3h du matin heure
locale). Grosse pluie dehors et un petit 20 noeuds de vent tout a fait
maniable. Le bruit de la pluie sur la coque berce les dormeurs et je me
prend a reflechir a notre bien insignifiante position de "marins" au
centre d'un ocean.
Bizarrement, c'est dur de realiser qu'on est au milieu de l'Atlantique.
Une transat c'est finalement une navigation comme les autres (un bateau,
un equipage et la meteo), sauf qu'elle dure plus longtemps. Grace a
l'iridium, on reste connectes au reste du monde, on recoit les emails,
on lit vos commentaires et on prend la meteo. On est loin des
navigations d'antant ou les marins devaient envoyer des messages au
lance-pierre sur le pont des cargos pour donner de leurs nouvelles.
Mais je dirais qu'avant tout, cette transat c'est une belle aventure
humaine. Un equipage de 3 personnes sur un petit bateau, sans acces a
l'electricite autre que celle qu'on peut produire, sans eau courante,
sans supermarche au coin de la rue et soumis aux caprices de la mer...
ca apprend beaucoup sur la vie! La patience vis-a-vis des autres, le
partage des taches du bord, gerer la fatigue et le stress d'une meteo
pas toujours favorable, prendre le temps de reflechir a soi, sentir la
nature partout autour... sont quelques unes des petites choses que j'ai
appris/j'apprend en mer. Mais cette vie simple et detachee de tout me
montre surtout qu'il y a autre chose, autre chose que notre vie
trepidante et bien reglee de citadins. Un endroit ou les minutes n'ont
pas la meme valeur et ou l'on redecouvre la juste valeur des petits
plaisirs trop facilement accessibles dans notre quotidien d'europeens.

Si je devais retenir un seul apsect positif a cette longue traversee je
dirais que c'est d'avoir du temps pour soi. Du temps pour lire tout son
saoul, pour cuisiner, pour reflechir, pour discuter et puis aussi du
temps pour ne rien faire, juste se poser sur le pont et regarder la
valse des poissons volants. Apprendre a ne rien faire. Vous allez rire,
mais ce n'est pas si facile!
De meme, si je ne devais retenir qu'un seul aspect un peu plus difficile
de cette transat, ca serait notre "malchance" avec le temps. Apres la
"machine a laver" des premiers jours, on a eu 3 petits jours
magnifiques. On est maintenant dans un front pluvieux, tout est gris
dehors et les temperatures ont bien baissees. Les previsions pour la
suite ne sont gueres encourageantes avec beaucoup de petole! Mais on a
toujours bon espoir d'etre en Martinique avant le 23 decembre pour
pouvoir accueillir ma famille comme il se doit!

Marie

Traversee de l'Atlantique - 9e jour

Quelques nouvelles en francais, boudiou!

Nous voila donc a 1200 milles de la Martinique, soit a un peu moins de
la moitie de notre transat. Nous avions choisi de piquer vers le
Sud-Ouest des le demarrage du Cap Vert, pour eviter l'effet petolifiant
des petites depressions au Nord de notre route, et on peut dire que ca a
bien marche: pour un ralongement d'une grosse centaine de milles par
rapport la route directe, nous avons pour l'instant eu du vent en
permanence, ce qui a bord d'un voilier est toujours bienvenu: la petole
dans une mer un peu agitee use les nerfs et le materiel!

Les conditions quelque peu musclees du debut (mer croisee et 25-30
noeuds de vent) ont depuis 4 jours laisse place a des vrais conditions
de transat: vent de 15-20 noeuds au grand largue tirant sur le vent
arriere, petite houle portante, et grand beau temps.

Hier matin, voyant que le vent faiblissait vers les 12 noeuds de vent
reel, nous avons decide de hisser notre grand spi, tenable jusqu'a 12
noeuds apparents en equipage reduit. Genial: la vitesse du bateau passe
d'un petit 5 noeuds a un bon 6-7 noeuds qui stabilise le bateau et fait
chanter la coque. Maverick a tenu la barre toute la journee sans la
moindre faute d'inattention. Enfin sauf quand une de mes charmantes
equipieres a par megarde actionne le coupe-circuit general du bateau, et
que nous nous sommes trouves sans personne a la barre. Le depart au lof
a malgre tout ete controle, et Maverick, ayant retrouve ses 12 volts,
continua a nous faire planer!

La journee se passa si bien que nous decidames, apres consultation de la
meteo, de garder le spi etabli pendant la nuit. Conseil de guerre pour
etablir la strategie d'affalage a deux en cas de "major fuck-up"
nocturne: l'equipier de quart prend la decision d'affaler, et reveille
celui en stand-by (le troisieme dort). On deroule un bout de genois pour
deventer le spi. Equipier 1 se dirige vers l'avant et saisit l'ecoute.
Equipier 2 envoie la drisse a l'eau (pour qu'elle file sans faire de
noeud), choque le bras en grand, ouvre le taquet de la drisse, rejoint
Equipier 1 et, partie la plus interessante, dans un effort coordonne, on
ramene la voile dans le bateau, sans la faire passer par la case "bain
d'eau de mer". Forts de notre strategie, nous passames une nuit tres
calme a 6-7 noeuds, sans que l'alarme de l'anemo ne se declenche trop
souvent.

Mais quand meme... il eut ete dommage que cette procedure d'urgence ne
servit pas. Vers 10h du matin, alors que j'etais de quart et Eloise en
stand-by, elle servit :-) Couche sur la bannette avec vue sur le spi, je
vois soudain ce facetieux se volatiliser deriere le genois, laissant son
ami le tangon comme tout bete. Juste le temps de dire "M(ince) alors, on
a explose le bras!" que nous voila Eloise et moi a la manoeuvre
d'affalage. Nous pensions etre deux car Marie etait de repos. Mais c'est
sans compter sur les reflexes de Pavlov d'une equipiere d'avant du Tour
de France a la Voile. Sommeillant au fond de sa couchette, au son du "on
affale!", elle passa par je ne sais quel raccourci, et se trouva en une
poignee de secondes sur le pont avant, a ramener la voile comme un beau
diable. Un ptit reveil a l'adrenaline comme ca, plutot efficace pour les
matins difficiles!

Au final la manoeuvre se passa a merveille, et nous comprimes ce qui
donna a notre spi la drole d'idee d'aller voir sous le vent ce qui s'y
passait: l'epissure de notre bras de spi, jamais inspectee ("ca tient a
vie une epissure"), avait tout simplement pris du jeu pour finir par
exploser sous la tension. Aucun dommage materiel donc: juste une
epissure a refaire...et toutes les autres a controler!

Voila le genre d'evenenements qui ponctuent notre transat. Hier ce
furent aussi les dauphins: un groupe de 40 individus de belle taille qui
vint nous rendre visite au coucher du soleil. La carte postale quoi.
Je vais m'arreter la, et vous souhaiter une bonne fin de dimanche.
Demain au reveil, pour faciliter le demarrage de la semaine, pensez a
hurler "on affale!" a l'oreille de votre douce: vous verrez que cela la
mettra en forme jusqu'a vendredi prochain!

Life at sea - 3

Something has changed on board since we jibed last Thursday...

Every day around lunch time, the same thing happens. We are not really
used to that so we do our best to cope with it. Usually, we go to hide
inside the boat and hand over the steering to the auto-pilot. Sometimes,
in an attempt to save the energy, one of us goes to steer but usually
gives up after a few minutes. Inside, we open all windows and try to
decrease our activities to a minimum... sleeping and reading become the
only options. Thomas' motivation to use the sextant is still high enough
to make him spend 40 minutes outside, just around 12. It always
impresses us! Of course, it is always at the moment of his last measure
that the only cloud in the sky decides to stand in front of the sun...
Anyway, he managed to get an error of only 6 miles yesterday, which is a
good reason to keep the motivation high! Marie is definitely the one who
deals best with our new condition. She manages to prepare delicious
lunches every day to distract us and forget what happens outside. She
was also the one today who discovered the solution to our new issue:
throwing buckets full of sea water at each other seems to bring back the
smiles on our faces and life on board :) So you see, despite the new
difficulties that show up on our way, we are still able to find
solutions and we keep going!

Cheers,
Eloise

Life at sea – 2

One could think that it is quiet on a boat in the middle of the ocean...
It is not really true! We are always surrounded by one thousand noises
and one of the big occupation on board is to find the origin of each one
of them. Marie and Thomas have reached an expert level at that game and
every new noise is identified in maximum 15min, while Eloise took 3 days
to identify a noise from the front cabin! The reason why noise hunting
is so popular is because we always need to reassure ourselves that the
new noises are not coming from something defective on board.

Ready for a tour?

Let's start with the noises from outside...

First there is the roaring of the waves. Either the ones breaking around
us or the ones through which L'Olonnois is pushing her 7 tons. This
sounds a bit like a Rooooaaarrrrrr and it is like if a waterfall was
following us. When a breaking wave hits the side of the aluminum hull,
it is then a loud BANG which wakes up everyone. Hopefully that does not
happen to often.
The wind is also responsible for a few noises. First, the wind turbine
starts charging in a happy and steady Vrrrrrrrr. The sails are of course
also flapping in the wind once in a while. The genoa makes a huge FLAP,
while the little stay-sail (trinquette) answers with a Flop-flop when
going from side to side. Thin but noisy, the life line running along
the deck enters into vibration for some specific wind directions -
especially at night of course! The vibrations are not very loud by
themselves but the spinnaker boom located next by is a perfect
amplifier, and makes sure we hear this unpleasant prprprprprpprprp! The
cockpit also has two holes to let the water flow out. Those holes are
located very close to the water line and at each large wave passing,
they emit a pleasant blublublublu. There is also the zrzrzrzrzr sound of
the winches used from time to time to adjust the opening of the sails.
(Even the flag has its own noise when it flaps on the hull.)

As to the inside noises...

As the hull is rolling in the waves, the inside wooden structures get
deformed and generate various sounds such as gniiiiiiick or crrrrr. The
300L of water located in the forward tank slosh and often slam onto the
tank walls in a noisy and metallic BLAM. Sometimes, a pok-pok-pok noise
appears in larger waves: it is the bowls, glasses and dishes dancing in
their cupboard and the sliding entrance panel which slides from side to
side. The auto-pilot Maverick shouldn't be left out. It generates a
bzzzz noise at each action to correct the boat's direction, which means
every second. Sometimes, with certain waves, it starts coughing
(anti-return valve). Despite the great care Thomas brought to the
greasing of the steering system, there is still a gniiiiiick noise
showing up once in a while... The batteries are equipped with low and
high level alarms that generates an electronic plilililit noise when the
voltage is too low (or too high, but this doesn't happen often!). When
someone is moving on deck, even with caution, people inside can hear the
blam noise of the footstep on the aluminium deck. Because of the waves
and the varying wind, the genoa sheet is sometimes moving a little
inside the blocks making a loud crcrcrcrcrcr. The water boiler is often
used onboard for tea and hot beverages as well as when cooking pasta,
rice... When the water boils, it starts making an unbearable and very
loud fffuuiiiiiiiiiiii noise. Believe us, this one is stopped in seconds
as there is always someone jumping to shut the gas off under the boiler.
As despite all those noises we spend our time napping, therefore alarm
clocks ring every two hours to remind the sleepy ones that they are
expected on the deck.

Eventually, you may wonder what causes this RRRrrrRRR sound, coming from
the aft of l'Olonnois. Easy: it is either the engine running (not heard
often since the start), or the captain having a nap :-)

Cheers everyone,
The Noise Descriptorz

Life at sea - 1

Hello to the English readers :)

Here is Eloise from L'Olonnois, December 3rd, 9PM UTC. For the ones who
are still wondering, to my great pleasure, I am still in for this adventure!

As Marie explained in her previous post, this second departure from
Mindelo had a little taste of apprehension and we still keep a very
close monitoring of the quadrant. After this third day at sea, we are
glad to say that nothing suspicious appeared!

It took us a little while to get used to the rhythm of life at sea. From
the start, we organized a shift system with 2h watch for 4h rest, and we
stick to UTC time. My watches come after Marie at 2 and 8 o'clock; 2h
later Thomas takes over. The first 24 hours were not easy as we were not
used to sleep during the day, wake up in the middle of the night, and
fall asleep in a rolling boat. Therefore, we were pretty tired on the
second day. It helped us to fall asleep easily at any time on the second
day, and after the third day there are no more sleeping issue.

The watch which is the most difficult for me is the one at 8PM. I arrive
on deck just after the sun set, but the moon rise occurs only after my
watch. When the sky is covered by clouds, everything is black and it is
almost impossible to see what happen at the front of the deck! The only
source of light come from the plankton, a microscopic phosphorescent
algae which become bright green when the waves are breaking. When going
through the waves, the hull is surrounded by those small green dots that
vanishes a few meters behind us, it looks a bit magic :) Hopefully,
tonight the sky is clear and we can see stars on a 360deg panorama,
without any light pollution, it is an amazing sight! The other watches
are easier. At 2AM, the head lamp is not needed anymore as the full moon
lightens the sky even through the clouds. At 8AM, is it sunrise and
breakfast time. Marie and Thomas usually start to reappear during that
watch and it is time to count the flying fishes collected on the deck! I
am also rarely alone during the 2PM watch which is just after lunch
time. It is at this time that the weather is most pleasant and it is
time for shower, napping and reading in the sun, inventorying the next
fruits and vegetables which need to be eaten, check if no repairs are
needed, steer manually for a few hours,...

We also left from Mindelo with different personal project for the time
of the crossing. Thomas would like to read a Norwegian book
"Pelsjegerliv" and to master the use of the sextant for daily
positioning based on the sun height. I try to review my Portuguese
lessons which are far in the back of my head. Cape Verde was the perfect
place to restart! And Marie had the idea to start knitting (by
anticipation for the return by the North route I believe) but we
couldn't find the right material in Cape Verde :( She attacked a book
from Ken Follett to start with and baked a delicious lemon cake today,
but I believe she will soon need new ideas to fill up her free time!
With all those occupations, time is flying and it is already time to get
ready for the sunset and the night watches.

Talk to you soon!
Eloise

C'est (re)parti!

Il est 6h du matin, je prend mon quart a la suite de Thomas qui, trop
content, est parti se coucher! Eloise dort dans la cabine avant.
L'Olonnois navigue tranquillement entre 4 et 5 noeuds sous trinquette
seule dans 30 noeud de vent. Mavrik fait son travail et Hannibal secteur
(le secteur de barre) a l'air de bien s'en sortir aussi. La cabine est
baigne par le bruit des vagues qui se cognent contre la coque et de
Lucienne qui Luciennise tranquillement. A l'interieur, seule la lampe
LED rouge de la table a carte et ma frontale donnent un peu de lumiere.
A l'exterieur, le soleil ne va pas tarder a se lever, mais pour l'heure,
la pleine lune illumine le pont tel un spot. Si ce n'etaient les vagues
et leurs "arrosages" reguliers, on pourrait y lire confortablement .
"Accrochee" a la table a carte, je savoure mon petit dej, des tartines a
la confiture de mure maison, merci maman!

Le lever du soleil est un moment que j'apprecie tout particulierement.
C'est l'heure ou on redecouvre le bateau et le decors sous la lumiere du
jour. Et chaque matin est different. Hier les nuages etaient bas et le
ciel gris. J'espere qu'aujourd'hui nous amenera du soleil! C'est aussi
le moment ou les dorades chassent et ou on peut donc voir des colonnies
de poissons volants s'elever dans les airs. Ils sont marrants avec leur
couleur bleutee et leur vols maladroits (qui finissent souvent la tete
la premiere dans une vague, ouch!). Hier, lors de l'inspection du matin,
j'en ai trouve 13 echoues sur le pont, belle recolte!

Depuis notre depart, samedi matin, on navigue dans une mer croisee pas
tres sympa et dans des conditions de vent maniable. Dans la cabine c'est
un peu la machine a laver et sur le pont, entre le radeau de survie qui
est momentanement stocke au fond du cockpit et la barre laissee ouverte
pour les verifications sur le secteur, mieux vaut assurer ses prises
avant de bouger. Mais les ectomacs nous laissent relativement
tranquilles et c'est deja une petite victoire! Il faut malgre tout un
peu de temps pour que les organismes s'habituent a la vie en mer et les
premieres nuits ont ete courtes. Difficile de passer du confort du port
aux mouvements et au bruit continuel des nuits en mer... mais on
s'habitue vite!

Nous naviguons en ce moment sur une route tres sud dans l'espoir
d'eviter la zone de calme prevue autour de la route directe a partir du
milieu de la semaine prochaine. Nous avons aussi depasse le point ou
nous avions fait demi-tour il y a 10 jours et meme si nous ne sommes pas
specialement superstitieux, on etait content de mettre definitivement
cette histoire derriere nous! De nouveau, c'est juste l'Atlantique et
nous!!
Les premieres 24h de nav ont ete un peu difficiles, stressantes. On
etait tous les 3 a sursauter au moindre bruit inhabituel et a verifier
la reparation toutes les demi-heures, anxieux de voir si la soudure
allait resister a la pression du pilote. Qu'on se rassure, pour
l'instant tout va bien et mis a part un petit grincement du a une vis
mal serree, pas de mauvaise surprise cette fois-ci!

Il ne nous reste donc qu'a prendre de rythme de la mer et a profiter
pleinement de cette experience unique de traverser un ocean a la voile!
En vous souhaitant a tous une bonne semaine, a bientot!

Marie